L'ancien président allemand Horst Köhler est mort
1 février 2025
Suite à une courte et grave maladie, l'ancien chef d’Etat allemand, Horst Köhler est décédé à l'âge de 81 ans ce samedi matin (1.2.2025). C’est ce qu’a annoncé le bureau du président fédéral.
Köhler était le chef de l’Etat de l'Allemagne de 2004 à 2010. Il avait été élu chef d'État le 23 mai 2004 et confirmé dans ses fonctions cinq ans plus tard. Le 31 mai 2010, il avait pourtant démissionné à la surprise générale.
L’actuel président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a exprimé ses condoléances dans une lettre adressée à la veuve Eva Luise Köhler. Il a rendu hommage au défunt en le qualifiant de "coup de chance pour notre pays". Steinmeier a souligné : "Nous ne pouvons qu'être profondément reconnaissants d'avoir pu voir Horst Köhler devenir le neuvième président de la République fédérale d'Allemagne. Il a beaucoup donné à ce pays."
L'Afrique était le thème de sa vie
Horst Köhler avait un intérêt particulier pour l’Afrique et a effectué plusieurs voyages sur le continent. En 2005, il a fondé le "Partenariat pour l'Afrique", un forum qui vise à renforcer les échanges entre les continents et qui va bien au-delà de la simple politique. C’était le thème de sa vie. Lors de son entrée en fonction, Köhler avait déclaré : "Pour moi, l'humanité de notre monde se mesurera au destin de l'Afrique." S'occuper de l'Afrique lui semblait non seulement sage et prévoyant, mais aussi éthiquement nécessaire.
Dès son premier grand voyage à l'étranger, il s'est rendu en Sierra Leone et au Bénin, en Éthiopie et à Djibouti. Au cours des six années de son mandat, il a visité douze pays africains. Le continent africain le préoccupait déjà beaucoup lorsqu'il était à la tête du FMI. "J'ai perdu mon cœur en Afrique", c'est une phrase que l'on entendait souvent de sa bouche.
Défenseur d'un monde équitable
Parmi les préoccupations de Köhler en matière de politique étrangère figuraient également la défense d'une mondialisation équitable et sa mise en garde contre un capitalisme financier qui n'est soumis à aucune règle.
Après sa démission, Köhler est resté relativement silencieux. Mais il a poursuivi son engagement pour l'Afrique et la politique de développement. En 2016/2017, il a dirigé une commission de la Banque africaine de développement avec l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan.
Horst Köhler était quelqu’un qui s'est beaucoup engagé en faveur de l'Afrique. Il avait lui-même écrit le discours d'ouverture du symposium marquant les 140 ans de la conférence de Berlin, qui a partagé l’Afrique entre les puissances coloniales.
La rencontre qui a eu lieu mercredi (29.01) et jeudi (30.01), à Berlin, a notamment enregistré la présence d’Ellen Johnson-Sirleaf, l’ancienne présidente du Liberia qui est venue à Berlin sur invitation Horst Köhler. Ce dernier ne pouvait, cependant, plus assiter au symposuim et prononcer son discours. Et les nombreux vœux de rétablissement que les participants lui ont adressés ne lui sont pas parvenus.
Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Robert Dussey était aussi parmi les personnalités politiques africaines invitées à ce symposium. Il réagit, ici, au micro de Noel Tadegnon, notre correspondant au Togo.
Représentant spécial de l'Onu
En 2017, le secrétaire général de l'Onu, António Guterres, a nommé Horst Köhlerreprésentant spécial de l'Onu pour le conflit du Sahara occidental. À peine deux ans plus tard, Köhler a quitté ce poste de manière anticipée, mais cette fois-ci pour des raisons de santé.
Avec son épouse Eva Luise, Köhler a créé en 2006 une fondation qui s'engage pour une meilleure prise en charge médicale des personnes atteintes de maladies rares.