L'ampleur de l'attentat en Somalie interroge en Allemagne
20 octobre 2017Ce n'est par courant que la presse allemande dans son ensemble parle autant d'un événement en Afrique. Mais la tragédie vécue par la Somalie samedi dernier a surpris par son ampleur. "Plus de 300 morts" raconte Die Welt, qui pour bien faire remarquer l'ampleur de la catastrophe détaille ce chiffre : "300 morts c'est plus que les attentats de Paris, Nice, Barcelone et Berlin" réunis. Dans tous les journaux, comme à Paris, Berlin, Barcelone ou Nice, on découvre des médecins désemparés sous les blouses blanches. "Je n'avais jamais vu ça de ma carrière, c'est incroyable au sens premier du terme", raconte Hassan, le directeur d'une clinique de Mogadiscio dans die Welt.
Après le choc, les journaux tentent de comprendre cette semaine. Pourquoi tant de violence ? "L'armée a beaucoup de mal face au groupe terroriste Al-Shabaab", raconte die tageszeitung, trois jours après l'attaque. "Est-ce la faute à l'Union européenne et aux USA qui ne donne pas assez d'argent pour aider les soldats ?", se demande le journal. "Non parce que si les aides ont baissés c'est parce qu'elles n'arrivaient pas aux militaires", explique la journaliste dans un pays marqué par la corruption.
"Dans tous les cas, il ne faut surtout pas détourner l'attention de ce qui se passe en Somalie", avertit un spécialiste dans Die Welt. "Cela prouve bien que le groupe terroriste Al Shabab est très loin d'être vaincu." Et le journal de rappeler un premier avertissement, en 2012. Celui de l'ancien chef des services secrets anglais. Avant toute la vague d'attentats en Somalie et en Europe, il mettait en garde sur la situation sécuritaire et politique somalienne : "Ce n'est qu'une question de temps avant que les Al Shabab inspirent la terreur dans nos rues".
Premier génocide du siècle dernier
Dans la presse allemande aussi cette semaine, un autre combat, beaucoup plus juste et paficifique celui-là. Des descendants de Herero et Nama étaient en Allemagne cette semaine. Les Herero et Nama furent massacrés par l'armée du IIe Reich allemand dans le Sud-Ouest africain allemand, l'actuelle Namibie, entre 1904 et 1908. Le premier génocide du siècle dernier, parfois oublié.
La visite des descendants des victimes est relatée par le journalNeues Deutschland. Leur combat : que l'Allemagne rende les restes humains de leurs ancêtres. Des crânes ou des os, parfois utilisés ou oubliés dans les universités et les musées. Un combat qui avance : des universités ont déjà répondu à ces demandes. D'autres sont en train de faire des "inventaires" pour faire de même.
Les descendants d'Hereros et Namas annoncent déjà vouloir, après ce premier travail, "lancer ensuite le débat sur l'avenir des biens culturels de leurs ancêtres" dont certains seraient encore en Allemagne. La bataille menée en majorité par des femmes n'est pas terminée, mais elle se fait maintenant avec le soutien de certains allemands. Une belle avancée dans le travail de réconciliation engagé entre les descendants d'Hereros et Namas et l'Allemagne.
Un top-model millitante pour l'éducation des filles
Et puis dans la presse encore, un autre combat : celui de l'éducation pour les jeunes filles en Afrique. Une interview à lire, ce n'était pas attendu, dans Gala. Un magazine plein de luxe et de célébrités ! Et c'est jeune allemande très riche qui parle : Toni Garnn. Une top-model et actrice de 25 ans, grande blonde, qui passe sa vie sur les tapis des défiles de mode et devant les photographes. Elle raconte donc son engagement pour les jeunes filles en Afrique, les constructions d'école et ses visites régulières. "Parfois il n'y a pas d'électricité et on ne peut pas se doucher", dit elle à la presse people !
La jeune fille admet avoir beaucoup d'argent et de biens et confie vouloir partager cela avec les régions mal loties sur le continent. "De l'affichage" disent certains sur internet: "Mais ça nous inspire", répond une jeune fille parmi le million de personnes qui suivent la Toni Garn sur le réseau social Instragram. La question de l'éducation des jeunes africaines est au moins mis sur le devant de la scène et le débat est lancé !