L'AfD aux mains de l'aile droite
4 décembre 2017En apparence rien n'a changé, Jörg Meuthen est toujours à la tête du parti, constate la Neue Osnabrücker Zeitung. Et pour gouverner à ses côtés, les délégués de l'AfD ont choisi celui qui incarne le centre charismatique du mouvement, Alexander Gauland. Mais si l'on y regarde de plus près, un personnage était dans l'ombre de tout ce qui s'est passé pendant le congrès: Björn Höcke. Le populiste n'a certes pas présenté sa candidature. Mais les deux hommes qui dirigent le parti sont ses fervents défenseurs.
C'est ce que confirme la tageszeitung, la taz : tôt ou tard, les deux dirigeants de l'AfD feront des erreurs, et Björn Höcke, le représentant du courant nationaliste, sera alors prêt pour une candidature.
Malgré de nombreuses manigances en arrière-plan, l'AfD s'est révélée incontrôlable, constate la Süddeutsche Zeitung. Et le parti est désormais aux mains de l'aile droite. Lors de son congrès à Hanovre – une pagaille embarrassante comme le qualifie le quotidien de Munich - les nationalistes de droite ont montré au parti et surtout aux quelques conservateurs modérés que personne ne pouvait rien contre eux.
Tout devait être totalement différent, rappelle la Frankfurter Rundschau. L'AfD l'avait annoncé : finies les controverses entre les divers courants du parti, terminées les disputes à propos du positionnement du parti. C'est un échec cuisant, estime le journal progressiste, le Congrès a montré à quel point l'Alternative pour l'Allemagne est divisée entre modérés et nationalistes.
Des zones "sûres" en Syrie?
La taz revient sur la volonté de certains membres de l'AfD ainsi que des conservateurs de renvoyer les réfugiés syriens dans des soi-disant régions sûres de leur pays. Voilà qui suscite l'incompréhension de l'ONU. Et la taz de citer un haut fonctionnaire de l'organisation : "ces hommes politiques sont soit des cyniques sans cœur, indifférents au destins de ceux qu'ils veulent reconduire dans leur pays. Soit ils ne savent rien de la situation actuelle en Syrie". Même dans les zones de désescalade où des cessez-le-feu locaux ont été négociés, de violents combats continuent à faire rage, précise le quotidien.
L'édition en ligne de l'hebdomadaire Focus publie quant à elle une interview d'Abdel Husseini. Le spécialiste du Proche-Orient l'affirme : "il est actuellement impossible de renvoyer des gens en Syrie car la guerre n'est pas terminée". "Par ailleurs", explique-t-il, "la dictature de Bachar al-Assad constitue un très grand danger pour de nombreux réfugiés".