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L'adhésion de la Turquie à l'UE sera difficile

Yann Durand8 novembre 2006

La Turquie est encore loin d’avoir obtenu sont adhésion dans l’Union européenne. La Commission européenne présente aujourd’hui deux rapports concernant le bilan des réformes dans le pays et la stratégie à l’avenir. Un sujet qui préoccupe également Berlin où la grande coalition, lors de débats houleux, a discute hier de la question chypriote. C’est le sujet central des commentaires de la presse allemande aujourd'hui.

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L'UE et la Turquie, un mariage difficile
L'UE et la Turquie, un mariage difficileImage : AP

Au sein du SPD, outre le ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, le chef du parti Kurt Beck et le vice-chancelier Franz Müntefering se découvrent un intérêt pour les affaires bruxelloises, relève la Tageszeitung de Berlin, selon laquelle le motif est clair : ils veulent éviter que la chancelière Angela Merkel échappe aux vicissitudes de la politique intérieure en se focalisant sur l’extérieure. Comme au début de son mandat lorsque le règlement du conflit du budget européen lui avait conféré un statut d’héroïne, jusqu'à ce que les observateurs fasse les comptes et lui reproche le gaspillage des recettes fiscales.

Selon le quotidien Die Welt, trois facteurs limitent la marge de manoeuvre du gouvernement turc : Les élections l’an prochain, lors desquelles l’opposition veut capitaliser toute forme de soumission à l’UE, la baisse du nombre des partisans de l’adhésion, passé de 32 à 7 % de la population depuis septembre et les signaux contradictoires provenant de l’Union européenne elle-même.

La Turquie est un candidat à l’adhésion encombrant pour l’Union européenne, constate la Frankfurter Rundschau. Non seulement de par un sentiment parfois lié à la xénophobie et à un anti-islamisme chrétien, mais aussi par les faits. Naturellement les restrictions de la liberté d’expression et de religion sont inacceptables pour une nation aux prétentions européennes. Bien sûr on doit renforcer les droits des femmes, cesser de bloquer les syndicats et respecter les kurdes et autres minorités. Cependant, constate le journal, la Turquie n’est pas la seule en confrontation avec des entraves aux réformes internes : cela vaut aussi pour l’Union européenne. Et dans les deux cas il serait présomptueux de miser sur un changement miraculeux.

Même son de cloche dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung laquelle atteste au gouvernement turc un ralentissement de l’élan réformiste qui avait prévalu au début de la législation. Certes, les résistances s’accroissent, mais beaucoup de choses ont déjà changées ; la peine de mort est du passé par exemple. Néanmoins, l’UE attend d’autres réformes. Lesquelles seront plus ardues car elles engendreraient une nouvelle conception étatique de la République. Or l’élite kémalienne s’y oppose. Et outre le fait que les conservateurs de l’AKP au pouvoir sont frileux au sujet des femmes, le pays est à l’orée d’une année électorale. Les deux rapports de la commission européenne conclut le quotidien, signalent que l’union européenne et la Turquie ne se rapprocheront plus.