La situation socio-politique au Tchad reste tendue depuis la présidentielle de 2016 qui a vu Idriss Déby réélu pour un cinquième mandat. A cela, il faut ajouter le changement constitutionnel de 2018.
En outre, le front social est en ébullition permanente et selon Barka Michel, président de l'Union des syndicats du Tchad, (UST) et un des participants aux assises de Genève : "Qui peut parler de développement dans une situation de guerre permanente et de conflits communautaires ? Depuis presque trois ans, les fonctionnaires vivent avec des salaires réduits de moitié. Il y a aussi un problème d’alternance et de respect des libertés. C’est une situation qui nous interpelle et nous oblige à être à Genève."
A l'initiative donc de l’Association « Utopie Nord-Sud », des Tchadiens sont invités à la réflexion.
48 heures pour faire un diagnostic sur l'état de santé du pays et surtout proposer une thérapie qui pourrait permettre au malade de retrouver la paix et la stabilité.
Mais, le pouvoir tchadien sera absent à cette rencontre. "Le gouvernement a refusé de venir. Nous l’avons invité et sans doute qu’il a vu en cela un danger. Il y aura une déclaration commune qui sera rendue publique à l’issue de ces assises ", dit Haroun Zorrino chef de projet à l’Association « Utopie Nord-Sud ».
Une rencontre inopportune
Le pouvoir tchadien qui ne participe pas à ces assises, n’en voit pas l’opportunité. Pour Oumar Yaya Hissein porte-parole du gouvernement tchadien, "Les problèmes du Tchad, se règlent au Tchad et non ailleurs. Je ne vois vraiment pas l’opportunité de cette rencontre et je ne sais pas quel problème il y a à régler. Pour nous, c’est un non évènement."
L'association « Utopie Nord-Sud », initiatrice de ces assises, est une association suisse d'aide au développement et de promotion des droits humains.
Pour cette Ong, il ne peut y avoir de développement sans paix.