La population allemande augmente
16 janvier 2013Au moins 300 000 personnes supplémentaires se sont installées en Allemagne en 2012. Pour de nombreux Grecs, Espagnols ou Bulgares, sans perspective de travail , l'Allemagne est désormais la planche de salut. Mais l'accueil de ces migrants laisse parfois à désirer, comme le constate Steffen Kröhnert de l'Institut de Berlin pour la population et le développement :
« L'Allemagne s'est souvent par le passé refermée sur elle-même. Or nous avons besoin d'une immigration qualifiée, ce qui veut dire que nous devons simplifier la reconnaissance des diplômes étrangers et permettre le regroupement familial. »
Les migrants actuels sont plutôt qualifiés : des ingénieurs, des ouvriers spécialisés ou des diplômés classiques... autant d'atouts qui profitent à l'économie et à la société allemande dans son ensemble. Mais l'Allemagne vieillissante a également un besoin croissant de personnel moins qualifié, dans le domaine de la santé par exemple. Des migrants qui doivent néanmoins posséder un niveau de langue suffisant. Les cours d'allemand connaissent d'ailleurs un véritable boom.
Chance ou risque ?
Reste que le phénomène n'est pas neutre : cela touche par exemple les caisses sociales. En Allemagne, elles s'enrichissent grâce aux cotisations des jeunes migrants qualifiés. Dans les pays d'origine, elles sont au contraire pénalisées par cette fuite des cerveaux. Pour les spécialistes comme Steffen Kröhnert, cette immigration est une chance mais il lance aussi une mise en garde. La conjoncture économique peut se retourner. L'Espagne doit servir d'avertissement :
« En 2005, le pays a connu une phase d'expansion, des migrants ont été attirés en masse, constate-t-il. Ils ont trouvé des emplois dans la construction. Mais, avec la crise, ils ont été les premiers à les perdre. Le danger pour l'Allemagne est que dans une phase de récession les migrants soient confrontés à des problèmes sociaux majeurs. »
Une réflexion d'autant plus importante que l'Allemagne connait elle aussi un ralentissement économique.