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La piraterie maritime en Somalie

Schadomsky, Ludger / Pognan, Philippe18 mai 2009

à nouveau thème d'une conférence internationale d'experts à Kula Lumpur en Malaisie

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Le cargo allemand "Hansa Stavanger", l'une des victimes de pirates au large de la SomalieImage : picture-alliance/ dpa

Ces derniers mois les actes de piraterie au large des côtes somaliennes se multiplient. 114 attaques, 29 navires capturés, tel est le bilan du seul premier trimestre 2009. Au moins 18 navires sont toujours aux mains des pirates.

Les Nations unies, l’Union européenne , l’OTAN et plusieurs pays ont envoyé des navires de guerre patrouiller dans le Golfe d’Aden pour tenter de protéger les navires de commerce. Les armateurs commencent à armer leurs équipages. Mais une solution politique pour la Somalie, qui serait sans doute le meilleur moyen de régler le problème de la piraterie, semble toutefois encore bien éloignée. Dans un pays exsangue, des dizaines de milliers de personnes sont en fuite dans leur propre pays alors que les combats continuent entre les forces d’un gouvernement sans autorité, des milices armées de différents clans et le mouvement radical islamiste Al Shabaab.

Soldaten in Mogadishu, Somalia
des combattants islamiques prennent position près du palais présidentiel à MogadiscioImage : AP

Les pirates sont de mieux en mieux équipés. Ils disposent d’ armes et de moyens de communications modernes et aussi d’un réseau d’informateurs efficaces. Mais selon Ahmedou Abdallah Ould , l’émissaire spécial des Nations Unies pour la Somalie: „Nous avons de nombreuses régions en Afrique où la piraterie pourrait devenir un problème. Mais là où existe un gouvernement efficace, la piraterie a du mal à se développer. La piraterie à laquelle nous sommes confrontés actuellement en Somalie est une activité soutenue par des hommes d’affaires criminels. Ils doivent être poursuivis et répondre de leurs actes. Mais le meilleur moyen de lutter contre la piraterie, c’est de renforcer le gouvernement ."

La plupart des observateurs sont unanimes: si l’on veut lutter efficacement contre la piraterie ce n’est pas en mer que l’on doit chercher la solution, mais à terre. Et d’abord dans la capitale Mogadiscio, où le nouveau gouvernement du président Cheik Sharif combat pour sa survie contre l’avancée des milices Al Shabaab. Et partout dans ce pays dépourvu de structures étatiques et où les organisations humanitaires ne peuvent venir en aide à la population.

Le Professeur Günther Maihold, un chercheur qui étudie le phénomène de la piraterie pour la Fondation Science et Politique:. „Aussi longtemps qu'une base économique pour les gens dans le pays ne sera pas assurée, aussi longtemps que les structures étatiques ne seront pas rétablies , il sera difficile d’essayer de guérir les symptomes de la piraterie. Pour venir à bout du phénomène, il faut d’abord rétablir des structures étatiques à terre...

Après le détournement de plusieurs navires allemands et des tentatives manquées de libérations en raison de désaccords sur les compétences entre ministères de la Défense et de la Justice à Berlin une intense discussion juridique est en cours en Allemagne au niveau juridique. Günther Maihold :„Je crois que dans la situation actuelle nous n’avons pas besoin d’une discussion sur les instruments juridiques appropriés mais bien plus d’une coordination efficace des flottes patrouillant dans cette zone maritime. Nous avons celle mandatée par les Nations Unies, il y a la mission de l’Union européenne, Atalante, de l’Inde, de la Chine, ou encore de la Malaisie. Et jusqu’ici nous n’avons pas réussi à coordonner tout cela "

Kenia Somalia Piraten Fregatte Rheinland-Pfalz in Mombasa
La frégate allemande "Rheinland-Pfalz " dans le port de Mombasa au KenyaImage : AP

A Kuala Lumpur où la conférence se déroule dans le centre anti-piraterie du Bureau Maritime International, la Somalie a quant à elle appelé la communauté internationale à l'aider à se doter d'une flotte de garde-côtes capable de traquer les pirates.

„Jeunes, aggressifs et désespérés quant à leur avenir „. C’est ainsi que le capitaine allemand de la frégate „Sachsen 219" a décrit un groupe de pirates somaliens que son équipage a surveillé pendants cinq jours à bord avant de les livrer aux autorités kényanes à Mombasa pour y être jugés. Ce désespoir est sans doute le meilleur agent recruteur des organisateurs de la piraterie. Aussi longtemps que les problèmes politiques de la Somalie ne seront pas résolus, les navires croisant dans le Golfe d’Aden resteront menacés.