La Monusco passe à l’action
23 août 2013La force de paix des Nations unies se dit déterminée à protéger la population civile après les bombardements de cette semaine à Goma, dans le Nord-Kivu. Martin Kobler, le nouveau chef de la Monusco, a ordonné aux Casques bleus de la mission de prendre toutes les mesures nécessaires. Cette décision survient alors qu'au début du mois déjà, les Nations unies s'étaient engagées à empêcher les rebelles de s'en prendre de nouveau à la ville. La population civile, elle, conteste l'efficacité des Casques bleus.
Les combats sont engagés
Goma et ses alentours étaient censés être une zone de sécurité, protégée par la Monusco pour dissuader les rebelles, en l'occurrence ceux du M23, d'avancer. La Monusco avait indiqué qu'une violation de cette zone impliquerait une intervention de sa part.
Pourtant lors des récents affrontements entre les forces congolaises et les rebelles du M23, dans les environs de Goma, la ville a été touchée par des obus dont certains tirés depuis le Rwanda.
La réaction de la Monusco n'a pas tardé, elle se dit désormais engagée aux côtés des forces congolaises, comme le précise le lieutenant-colonel Prosper Basse, porte-parole militaire de la Mission à Goma :
« Depuis hier, nous avons engagé les positions du M23 à coup d'artillerie, nous avons aussi déployé nos hélicoptères d'attaque pour évaluer de manière précise le dispositif du M23 et hier soir nos troupes qui sont basées à Munigui ont engagé au mortier les positions du M23. La communauté internationale nous a donné un outil additionnel qui est la brigade d'intervention, des moyens de surveillance, nous avons aujourd'hui pour la brigade d'intervention 75% de nos effectifs et de nos moyens sur place. »
La population garde espoir
La force d'intervention de la Monusco, qui a désormais l'autorisation d'agir, devrait appuyer l'armée congolaise pour combattre les rebelles. Pour Me Georges Kapiamba, vice-président de l'Association africaine de défense des droits de l'Homme en RDC, cet engagement est source d'espoir :
« Avec le nouveau leadership de M. Kobler, il y a de l'espoir. Attendons de voir comment les choses vont se passer sur le terrain. Mais déjà avec la réaction de 24 heures, nous avons constaté que cela s'est stoppé rapidement, quelles que soient les activités que le M23 voulait encore faire. Nous avons des contacts avec notre bureau de terrain, depuis avant-hier jusqu'à hier, ils ont constaté que les gens gardent espoir. »
La décision de la Monusco de passer enfin à l'action était très attendue par les populations. La société civile critiquait jusqu'à présent la passivité de la mission des Nations unies en RDC, qui se contentait de lancer des ultimatums, et la sommait d'agir.