-
26 mai 2010On célèbre cette semaine les 100 ans de la mort de Robert Koch, le médecin allemand qui a découvert la bactérie responsable de la tuberculose, le "bacille de Koch".
Faire reculer la tuberculose, mais aussi le paludisme et le sida d'ici à 2015. C'était l'un des "objectifs du millénaire" énoncés il y a dix ans par les Nations unies. Qu'en est-il aujourd'hui? Les progrès sont visibles, mais lents. Les traitements deviennent plus accessibles, moins chers, mais on estime que le nombre de personnes souffrant de tuberculose, par exemple, ne diminue que d'1% par an, alors que l'on rêvait à l'époque de le faire chuter de moitié.
Pourquoi ce retard? Par manque de moyens et d'une action d'envergure contre l'épidémie. En effet, selon une récente étude publiée dans la revue britannique The Lancet, il serait possible de réduire de 94% l'incidence de la tuberculose d'ici à 2050. Il faudrait pour cela mettre en place une vaccination de masse, mais aussi améliorer le dépistage. On estime que près de 40% des cas de tuberculose ne sont pas dépistés, surtout en Afrique et en Asie.
En attendant de nouveaux vaccins
La situation n'est pas plus réjouissante en ce qui concerne le sida. Le projet de rendre accessible à tous, et gratuitement, les traitements disponibles contre le virus est loin d'être réalisé.
Enfin, le paludisme fait chaque année plus d'un million de victimes, des enfants en grande majorité et principalement en Afrique sub-saharienne. L'utilisation des moustiquaires se développe, mais les traitements restent chers.
L'un des grands défis à relever est d'ordre scientifique, comme l'explique Stefan Kaufmann, responsable des maladies infectieuses à l'Institut Max-Planck :
" Il y a des maladies, pour lesquelles il est relativement facile de développer un vaccin et pour celles-ci, nous avons déjà un vaccin. Et logiquement, il y en a d'autres pour lesquelles il est très difficile de développer un vaccin et c'est le cas du sida, de la tuberculose et du paludisme. Ces maladies sont causées par des agents beaucoup plus complexes et là les procédés classiques de développement de vaccin ne suffisent pas."
Si ces nouveaux vaccins sont très attendus, une autre réalité est à prendre en compte. Il faudrait réussir à lutter en même temps contre les épidémies et contre la pauvreté, car ces trois maladies touchent des populations qui manquent de moyens non seulement pour s'acheter des médicaments, mais aussi pour se nourrir.
Auteurs : Sarah Berning/Sébastien Martineau
Édition : Audrey Parmentier