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La Guinée plongée dans la crise

Bangaly Condé
2 mars 2018

Alors que les enseignants sont en grève depuis trois semaines, l’opposition conteste le résultat des élections locales et projette de poursuivre les manifestations et journées ville morte.

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Guinea Wahlen in Conakry
Image : Getty Images/AFP/C. Binani

Guinée Crise pour internet - MP3-Stereo

A Conakry,  les discussions se concentrent sur la crise politique qui secoue le pays. Chaque matin, les jeunes de différents partis politiques se retrouvent pour discuter de l’actualité nationale.

Dans un café situé au quartier Yimbaya, dans la commune de Matoto, les débats portent sur l’annulation ou non des élections locales. 
Mohamed Saa Tolno s'inquiète pour sa part de l'impact de la crise actuelle.

"Si la vie de notre pays est menacée cela veut dire en résumé que la vie de l’ensemble du peuple de Guinée est menacée", affirme Mohamed Saa Tolno. "Cela se répercute sur le plan économique, politique et social. Pour la vie de mon pays, cela m’inquiète à plus d'un titre. Pour une meilleure vie il faut la quiétude sociale et économique."

L’opposition guinéenne a décidé de mener des actions de protestations contre les résultats du vote du 4 février dernier. Elle menace d’organiser de nouvelles manifestations et des journées ville morte.

Une première ville morte organisée le 26 févriera paralysé toutes les activités de Conakry.

Suite à cela, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a souhaité discuter avec les candidats. 

A propos du communiqué le chef de file de l’opposition, Cellou Dallein Diallo, a réagit : "Les magistrats ont failli a leurs missions ils ont été complice ou acteurs des magouilles qui ont eu lieu dans les Commissions administratives de centralisation des votes. Nous enverrons une délégation pour discuter avec la CENI. S’ils examinent de manière responsable le dossier, ils se rendront compte que les résultats proclamés n’étaient pas le reflet des résultats sortis des bureaux de votes."

Dissensions syndicales

Par ailleurs, depuis trois semaines, les élèves du secondaire ne vont pas à l’école suite a une grève déclenchée par une frange dissidente du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée. 

Ceci en dépit du fait que cette frange dissidente a été rejetée par la  centrale mère, l’USTG. 

Ces dissensions ont bloqué le dialogue entre le gouvernement et les grévistes. Mardi dernier,  le président Alpha Condé, dans un souci d’apaisement, a reçu le groupe "dissident" d’Aboubacar Soumah pour comprendre. 

Un cadre de dialogue a été mis en place pour une sortie de crise, selon le syndicaliste Aboubacar Soumah : "Nos revendications restent toujours maintenues. Le message que je lance aux enseignants est de resserrer les rangs, d’être très vigilants et de continuer à observer le mot d’ordre de grève. Lorsque nous aurons  une issue favorable aux enseignants, alors nous ferrons un communiqué suspendant ou levant la grève." 

La crise qui secoue le pays depuis trois semaines a déjà endeuillé plusieurs familles guinéennes. En effet, les violences liées aux élections locales ont déjà causé la mort de sept personnes en Guinée.