La flambée des prix du brut
8 août 2006C’est vraiment grotesque, ironise la Süddeutsche Zeitung. Les comptables de la centrale de BP sont tenus de tenir la rampe pour ne pas risquer de tomber lorsqu’ils descendent les escaliers. Mais personne ne s’inquiète d’une éventuelle corrosion des oléoducs. Pourtant, ce genre de dommages ne survient pas du jour au lendemain. D’autant que ce n’est pas la première fois. Au début mars de cette année déjà, une fuite de quelques 800 litres de brut a déjà provoqué une grave pollution en Alaska. Ce n’est donc pas là un coup du sort pour BP et, par conséquent, pour les consommateurs, mais il s’agit bel et bien de négligence et d’erreur de management.
Pour Die Welt, le marché du brut est actuellement en proie à une parfaite tempête. Des événements qui, considérés de manière isolée, semblent inoffensifs cumulent leurs effets en un énorme facteur d’insécurité en raison de la simultanéité de leur apparition. Après la destruction de près d’un quart des capacités américaines de production après le passage des cyclones Rita et Katrina l’année dernière, la seule annonce de la tempête tropicale Chris suffit à faire grimper les prix. L’annonce de la fermeture pour une durée indéterminée du plus grand gisement pétrolier américain suffit alors pour semer la panique.
Cependant, à brève échéance, nous devrons nous poser la question de savoir où puiser nos sources d’énergie et à quel prix, relève par exemple la Märkische Oderzeitung. A cela, il n’existe pas de réponse simple comme le démontre la récente panne de la centrale nucléaire suédoise. Nous devons investir plus dans les énergies alternatives telles que le solaire, l’éolien et la biomasse. Cela aussi coûte de l’argent. Mais, en termes de sécurité d’approvisionnement et de protection du climat, cet investissement est plus rentable que 100 ou 150 dollars pour un baril de brut, conclut le quotidien.