La Fed à l'Heure Zéro
18 décembre 2008L'Heure Zéro de la Fed, titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ou le symbole d'un nouveau départ comme ce fut le cas pour l'Allemagne en 1945. La décision historique de la réserve fédérale américaine de ramener son taux directeur quasiment à zéro - entre 0 et 0,25% - montre que la Fed est prête à tout pour combattre la spirale déflationniste qui menace les Etats-Unis. Le désespoir semble donc au rendez-vous, poursuit le quotidien et effectivement, on ne peut imaginer pire scénario qu'une chute générale des prix. Mais la décision de la Fed n'en reste pas moins risquée : sur le marché, la crainte de la déflation peut rapidement se transformer en peur de l'inflation galopante. La défaillance du dollar est un premier signe d'avertissement en ce sens.
Die Tageszeitung suggère à l'Europe de prendre exemple sur la Fed, soulignant que de toute façon, elle n'a guère le choix. Même si l'on aime considérer la banque centrale européenne comme la puissante gardienne d'un euro fort, l'autonomie en matière de politique monétaire, cela n'existe pas. Une différence de près de 2,5% entre les taux d'intérêt des Etats-Unis et de l'Europe, ce n'est pas supportable sur le long terme - les spéculateurs l'ont déjà compris. La question est de savoir si le seul fait de faire fonctionner la planche à billets suffira à sortir l'Europe de la crise. Car une chose est certaine : en ramenant les taux d'intérêt à zéro, on peut être sûr qu'ils ne tomberont pas plus bas.
Comment combattre l'extrémisme de droite, s'interroge la Süddeutsche Zeitung, alors que la tentative d'assassinat sur Alois Mannichl, un chef de police en Bavière, par un néonazi présumé continue de faire des vagues. Il existe une croyance étrange selon laquelle la solution miracle résiderait dans l'interdiction du NPD, le parti national-démocrate.
Certaines personnes croient qu'une telle interdiction fonctionne comme une commande de télévision: on appuie sur le bouton et hop, on obtient une nouvelle image ou un programme de meilleure qualité. Le problème, note le quotidien, c'est justement que cela ne marche pas comme ça. Ce dont le pays a besoin, c'est d'un climat politique qui soutient des gens comme Alois Mannichl, des ministères de la Justice et de l'Intérieur qui ont la volonté de combattre le phénomène des néonazis dans la société autant que la consommation d'alcool ou les infractions au code de la route. Car les vrais anges gardiens de la Constitution ne sont pas les autorités ni les admnistrations, mais de courageux policiers et professeurs, étudiants, femmes au foyer qui viennent en aide aux victimes des néonazis, des citoyens qui se battent pour que tel ou tel bar ne devienne pas un repère de chemises brunes. Ce qui tient la société civile, c'est le courage civique et c'est cela qu'il faut préserver, conclut le journal.