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RDC : la famille Yanyi rejette les résultats des autopsies

17 juin 2020

Après deux autopsies réalisées sur le juge Raphaël Yanyi, il ressort que celui-ci serait mort d’une hémorragie après avoir reçu un coup sur le crâne. Ses proches excluent cette thèse et exigent une contre-expertise.

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Le juge Raphaël Yanyi Ovungu est mort dans la nuit du 26 au 27 mai dernier
Le juge Raphaël Yanyi Ovungu est mort dans la nuit du 26 au 27 mai dernierImage : RTCN

Après la mort du juge Raphaël Yanyi Ovungu, dans la nuit du 26 au 27 mai, l'autopsie, dont les résultats ont été présentés par le vice-Premier ministre et le ministre de la justice, conclut à une hémorragie.

Lire aussi → En RDC, polémique autour de la mort du juge Raphael Yanyi

Mais ses proches mettent ces conclusions en doute et demandent désormais une contre-expertise. Le juge Raphaël Yanyi Ovungu présidait les audiences du procès Vital Kamerhe et ses coaccusés dans le cadre du programme d’urgence de Félix Tshisekedi.

De nombreux doutes

Aujourd'hui, pour le grand frère du défunt, l’abbé Patrick Shomba, la thèse présentée par le ministre de la Justice est peu crédible. "L’Etat congolais lui avait accordé des gardes pour sa protection et ces militaires n’ont rien dit de ce que le ministre avance comme résultat de l’autopsie", assure-t-il. "En plus, il ne s’est même pas plaint à sa femme pour dire que quelque chose lui était arrivé."

Explications et réactions

L’abbé Patrick Shomba affirme que la famille avait reçu de la part des autorités congolaises une version différente des conclusions des autopsies, avant de découvrir dans la presse l’explication d’un coup mortel porté sur le crâne. "Le deuxième élément qui nous avait été livré était la présence d’une substance dans son corps et les deux légistes concordaient dans ce sens", explique-t-il. "Il manquait alors une deuxième partie du rapport qui allait déterminer la nature exact de la substance qu’on avait retrouvé dans son corps. Donc on s’attendait à avoir ce résultat et depuis hier, on apprend, comme tout le monde par voie de presse, ce communiqué du ministre."

Expertise à l'étranger

L’Association congolaise pour l’accès à la justice n’est pas satisfaite non plus par les conclusions des deux autopsies. Son président, George Kapiamba, réclame une contre-expertise réalisée par un laboratoire à l’étranger. L’ACAJ insiste aussi pour que le parquet soit responsable de l’enquête et de la communication au public.

"Nous ne pouvons pas comprendre qu’une enquête qui a été commencée par le parquet voit ses conclusions, établies à la suite de la réquisition du procureur, présentées au public par le ministre", insiste George Kapiamba. Et de dénoncer "une entorse grave qui crée le doute quant à l’authenticité du contenu". Il réclame désormais, comme d'autres, une contre-expertise faite dans un laboratoire spécialisé à l’étranger.

En attendant, le ministre de la Justice a annoncé l’ouverture d’une enquête pour meurtre dans le but d’élucider les circonstances de la mort du juge Raphaël Yanyi.

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique