La crise de l'euro n'a pas commencé en Grèce
30 juin 2015Les tractations interrompues avec les créanciers internationaux le week-end dernier semblent avoir repris à cinq jours d'un référendum crucial demandant aux Grecs de valider ou non la dernière proposition d'accord faite à Athènes.
"Ce n'est pas en Grèce que la crise de l'euro a commencé et ce n'est pas là qu'elle se terminera, estime la taz, die tageszeitung de Berlin. Les failles de l'Union monétaire sont bien plus profondes. Elles ont leur origine dans une inégalité éclatante entre les systèmes économiques des pays du noyau fort de l'Union européenne et ceux des pays périphériques du sud de l'Europe. En introduisant l'euro, -disait -on il y a quinze ans-, les économies européennes s'harmoniseront, seront convergentes. Mais c'est le contraire qui est le cas !,conclut la taz en soulignant que la crise globale des marchés financiers de 2008 a révélé crument les énormes différences de compétitivité entre les pays de l'UE."
Le quotidien conservateur Die Welt espère l'échec du gouvernement d'Alexis Tsipras."Car si le Premier ministre grec parvient à imposer sa politique,craint l'éditorialiste, tous les fous d'Europe- de Podemos en Espagne jusqu'au Front National en France –verront leur heure arrivée et feront retomber le continent dans une ère idéologique qui nous vaudra de nouvelles années chaotiques..."
Pour le quotidien Börsen Zeitung, tout espoir n'est pas perdu pour la Grecs : "Aucun gouvernement européen ne peut se permettre de laisser sombrer la Grèce dans la misère et le chaos– rien que par pur intérêt personnel. Car premièrement, personne à Berlin, Paris ou Rome ne peut avoir intérêt à ce qu'un nouveau foyer de crise éclate dans la péninsule balkanique. Deuxièmement, dès que les actualités télévisées montreraient des images de la misère quotidienne des Grecs, avec des mendiants, des hôpitaux débordés et des foyers d'asile pleins à craquer, de nombreux citoyens dans les états prospères de l'UE reprocheraient rapidement à leurs gouvernement de ne pas porter assistance à pays en danger."
La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung considère que les conséquences économiques d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro seraient maîtrisables: " La Grèce n'est pas le nombril du monde. Les acteurs sur les marchés financiers internationaux réagissent avec un haussement d‘épaules face à la mise en scène dramatique d'une sortie de la Grèce. Le cours de l'euro est à peine perturbé et aucune réaction de panique ne se produit. Cela ne correspond peut –être pas à l'image que se fait de lui- même le gouvernement grec, mais, conclut la FAZ, cela montre à quel point son arsenal de menaces est faible "…