"La capitulation de Donald Trump"
28 janvier 2019"La capitulation de Donald Trump". La Frankfurter Allgemeine Zeitung donne le ton : "la Maison Blanche a appris par la manière forte que les menaces et les ultimatums ne mènent à rien".
Le journal estime que ce shutdown, le plus long de l'histoire américaine, et cette dispute autour du mur rappellent le début de la présidence Trump, quand "les Républicains avaient échoué à tenir leur promesse de campagne principale, à savoir abroger la loi de santé d'Obama".
Mais les démocrates ne devraient pas se reposer sur leurs lauriers, estime le journal. "Trump parvient avec fierté à faire passer une lourde défaite pour une percée".
Après un mois à ne pas trouver d'issue sur le financement du mur, le président américain a annoncé qu'il le construira, "comme si soudain il existait désormais de nouvelle solutions."
Avec cet accord voté par le Congrès, les administrations fédérales sont désormais financées pour trois semaines. Les négociations sont donc loin d'être terminées. Mais ce shutdown a mis en lumière l'adresse politique de Nancy Pelosi, la leader démocrate de la Chambre des représentants, commente la Süddeutsche Zeitung.
"Pelosi a montré aux démocrates qu'ils peuvent gagner contre Trump. Elle a démasqué le président pour montrer ce qu'il a toujours été : un bluffeur. En à peine quatre semaines depuis son élection à la tête de l'opposition, elle a infligé à Trump la plus dure et la plus embarrassante défaite de son mandat."
Le Handelsblatt acquiesce : même si le journal estime "qu'il n'y a pas de vainqueur dans la misère du shutdown" quand pendant un mois on a pu voir des fonctionnaires aller à la soupe populaire parce qu'ils n'étaient plus payés, "les démocrates sortent renforcés de cet épisode."
Enfin, "ironie du sort", note le Tagesspiegel : le shutdown a coûté six milliards de dollars au contribuable américain. (un chiffre revu à la hausse à 11 milliards selon (services du budget du Congrès). C'est plus que les 5,7 milliards que le président réclamait pour son mur.
Pour le journal de Berlin le constat est simple : "Trump a perdu son pari."
Un "arrière-goût fade" au Venezuela
Un autre pari, c'est celui de Juan Guaido au Venezuela. L'homme fort de l'opposition qui s'est autoproclamé président a reçu le soutien de plusieurs pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, pour que soient organisées de nouvelles élections sous huit jours face au président Nicolas Maduro.
La Tageszeitung rappelle que cette démarche est inconstitutionnelle au Venezuela, que la manière dont Gouaido, de concert avec les Etats-Unis, la Colombie et le Brésil, a préparé sa manœuvre, "laisse un arrière-goût fade".
Néanmoins, estime le quotidien, "cela ne veut pas forcément dire que l'ingérence de l'extérieur n'est pas juste. Car s'il est possible, à travers ce genre de pressions diplomatiques d'aller vers des élections libres et un changement politique exclus par le régime Maduro, alors cela rend service à un pays ruiné."