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La Bundeswehr à l'étranger

Christophe LASCOMBES30 octobre 2006

Les incidents survenus en Méditerranée entre forces israéliennes et allemandes ont démontré le niveau de danger de la participation de la Bundeswehr à la mission de la FINUL au Liban. Mais les commentateurs de la presse allemande élargissent aussi le débat et demandent de ce fait au gouvernement allemand une prise de position claire tant vis-à-vis de la population allemande que des Israéliens sur les missions des soldats allemands à l’étranger.

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La Bundesmarine est engagée au large des côtes libanaises au grand dam des Israéliens.
La Bundesmarine est engagée au large des côtes libanaises au grand dam des Israéliens.Image : AP

Cette discussion sur les missions de la Bundeswehr doit et devra incontestablement être menée avec sérieux, relève la Frankfurter Rundschau. Ceci ne signifie par pour autant une remise en question de ces missions mais c’est justement l’absence de limitation dans la durée de cette présence allemande, ce qui vaut autant pour les Balkans que pour l’Afghanistan ou le Liban, qui induit un effet d’habitude. Celui-ci engendre alors, tant chez les soldats que chez les hommes politiques, la diminution de leur engagement et de leur attention.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la Marine allemande est engagée dans l’un des conflits les plus difficiles et les plus dangereux de la planète dont le feu a laissé sans effet bien des résolutions onusiennes. Si l’on peut comprendre qu’Israël n’accorde pas une confiance aveugle à la présence terrestre et maritime de l’UNIFIL, les maœuvres d’intimidation des chasseurs de Tsahal dirigées non contre le Hezbollah mais contre les troupes internationales de paix, ne contribueront certainement pas à leur succès.

Même son de cloche dans la Tageszeitung, de Berlin, pour qui cette situation était prévisible. Depuis le début, le gouvernement de israélien a fait contre mauvaise fortune bon cœur face à la mission des troupes de l’UNIFIL avec lesquelles Tsahal a connu dans le passé quelques frictions répétées. Tout traité engage les parties signataires. Si Israël doit honorer sa signature, il faut reconnaître que le Liban pour l’instant n’en fait pas autant, il s’en faut. L’ONU serait certainement plus crédibile si son engagement pour le respect des termes du traité était aussi véhément à Beyrouth qu’à Tel Aviv.

La Süddeutsche Zeitung relève à juste titre que l’attention portée aux soldats de la Bundeswehr n’est en rien proportionnelle à celle que mérite leurs performances. L’ancrage de la Bundeswehr dans la société allemande ne se justifie pas seulement par l’existence du service national. Cette société doit, stricto sensu, prendre part au destin de ces soldats. Il ne s’agit pas seulement de dire oui ou non aux missions à l’étranger des soldats de la Bunsdewehr, il s’agit aussi de savoir dans quelles conditions cette armée exerce son métier, conclut le quotidien.