L'œuvre inachevée...
11 décembre 2013Le plus remarquable dans ce manifeste n'est pas qu'il soit signé par de grandes plumes, internationalement reconnues, souligne die tageszeitung. C'est plutôt que ses signataires sont originaires de différentes sociétés humaines qui réagissent différemment à cette surveillance massive exercée par les services secrets de tous bords. Est-ce symbolique ? Oui, affirme le quotidien. Cet appel sera-t-il efficace ? Il faut voir. En tout cas, il faut remercier ses auteurs, car ils s'opposent aux haussements d'épaule de tous ceux qui se résignent en disant : « De toutes façons, on ne peut rien faire. »
Le quotidien de Berlin revient en Une, comme tous ses confrères sur les obsèques de Nelson Mandela, et titre : « Notre tâche n'est pas achevée ». Mandela est vivant, ajoute le commentateur. Aucun homme d'État de l'histoire récente de l'Humanité n'a réuni autant de collègues aussi différents du monde entier. L'impulsion donnée au monde par la vie de Nelson Mandela, à savoir le courage de remettre les choses en question, n'a pas encore trouvé de plus belle expression que la poignée de main historique échangée entre Barack Obama et Raul Castro, le chef de l'État cubain, sous la pluie battante de Soweto.
L'Afrique du Sud fête son héros, titre die Welt. Dans son discours, Barack Obama a souligné que Nelson Mandela était le dernier grand combattant pour la liberté du XXe siècle. Il a comparé son action politique à celle de Gandhi ou de Martin Luther King. Pour le président américain, Nelson Mandela a gagné sa place dans l'Histoire des hommes par sa lutte, son intelligence, son endurance et sa foi. Il a su changer les cœurs et les lois.
Pour la Süddeutsche Zeitung aussi, ces obsèques ont été un sommet mondial d'un genre particulier. Le dernier acte de cet homme charismatique a été de réunir des hommes d'État qui, d'ordinaire, évitent de se rencontrer. Par exemple, la poignée de main entre Barack Obama et Raul Castro. Le chef de l'État cubain a d'ailleurs souligné dans son discours l'exemple unique qu'a représenté le premier président noir de l'Afrique du Sud pour les pays d'Amérique latine et les Caraïbes dans leur lutte pour la paix, la justice et la réconciliation. Désormais, conclut le quotidien de Munich, Nelson Mandela n'appartient plus seulement à son pays, mais à la communauté internationale. Ce n'est pas forcément plus mal.