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Kinshasa manque "d'en train"

17 février 2012

Avec ses 11 millions d’habitants, la capitale, Kinshasa connait un grand problème de transports en commun : pas de train urbain, un transport fluvial qui ne marche pas malgré les potentiels du grand fleuve Congo etc.

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La gare centrale de KinshasaImage : Saleh Mwana Milongo

Ces déficits sont dus au fait que la société Congolaise des transports et des ports (SCTP) fait face depuis plus de 20 ans à des difficultés de fonctionnement. Ces dysfonctionnements sont liés notamment au délabrement des équipements.

Gare centrale aux trains qui rouillent

Nous sommes à la gare centrale de Kinshasa. Il est midi, l’une de deux locomotives encore en circulation fait son entrée dans l’enceinte de la gare après plusieurs manœuvres. La gare de Kinshasa, construite il y a plus d’un siècle, n’est pas en bon état, et tous les outils de travail des cheminots sont délabrés. Basele Bokeke, travaille depuis 37 ans à la SCTP comme technicien et surveillant manœuvres. Il nous fait visiter la tour de contrôle de la gare centrale, équipée en 1990 par les Allemands, mais qui n’a jamais fonctionné depuis.

Ausstellung "Reisebegleiter"
Image : GNM

Infrastructures délabrées
Le chemin de fer interurbain s’étendait sur plus de 500 km de rails, mais aujourd’hui le train circule sur moins de 100 Km ; principalement sur le seul axe Kinshasa-Kasangulu, en dehors de la capitale. Difficile pour les deux locomotives et ses vieux wagons de circuler dans la ville. Le directeur des chemins de fer interurbain à la SCTP, Martin Lukusa, explique que sa société éprouve d’énormes difficultés pour son fonctionnement.

Des jeunes qui n'ont jamais pris le train

A telle enseigne que de nombreux jeunes de plus de 25 ans à Kinshasa ne sont jamais montés dans un train. Isabelle Dilua ,60 ans, rencontrée à la gare centrale de Kinshasa se souvient de la dernière fois qu’elle est montée dans un train, entre Kinshasa et Matadi… c’était il ya plus de 35 ans : « Ça fait très longtemps que j’ai pris le train, dans le temps on allait à Matadi et c’était bien, on était fier de monter dans un train mais aujourd’hui je ne peux plus à cause de l’irrégularité du train et sa vétusté, mieux vaut prendre un bus pour aller à Matadi ».
Avant sa retraite, le rêve de Basele Bokeke serait de voir la SCTP se transformer de son état de canard boiteux, en celui entreprise florissante d’un paradis tropical.

Ecoutez la version audio de ce reportage ci-dessous.

Auteur: Saleh Mwanamilongo

Edition: Sandrine Blanchard