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L'extrême-droite aux portes du pouvoir en Italie

23 septembre 2022

En Italie, l'extrême-droite pourrait prendre le pouvoir ce dimanche et placer Giorgia Meloni du parti Fratelli d'Italia à la tête du gouvernement.

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Affiche de campagne de Giorgia Meloni.
Giorgia Meloni, la dirigeante de Fratelli d'Italia, a un discours islamophobeImage : Yara Nardi/REUTERS

"Dieu, patrie, famille" :  c'est la devise de celle qui est présentée comme la favorite pour devenir la première femme cheffe de gouvernement de l'histoire de l'Italie. Giorgia Meloni, la présidente du parti Fratelli d'Italia (FDI), incarne un mouvement que beaucoup considèrent comme post-fasciste, un mouvement qu'elle s'efforce de "dédiaboliser" pour accéder au pouvoir. Et ses chances pour y parvenir sont bien réelles. Fratelli d'Italia est crédité d'environ 24% des intentions de vote aux législatives, devant le Parti démocrate du centre-gauche.

Nathalie Tocci, directrice de l'Institut des affaires internationales n'écarte pas un score même supérieur aux prévisions. "Nous allons probablement voir Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni se débrouiller extrêmement bien. Je soupçonnerais en fait qu'il atteigne les 30%. Est-ce un vote d'extrême droite? Est-ce à cause d'une position particulière sur l'économie ou l'énergie ou même sur la migration et les valeurs ? Non, je dirais non. Je dirais que la principale raison pour laquelle une grande partie des, disons 25-30 %, votera pour ce parti est simplement parce que c'est le petit nouveau" explique l'experte. 

Il faut tout de même dire que le parti a su jouer sur les mécontentements et les frustrations des Italiens dont beaucoup se disent excédés par les "diktat" de Bruxelles, la vie chère et la précarité.

Des militants de Fratelli d'Italia à Cagliari.
Campagne électorale en Italie, Giorgia Meloni à Cagliari.Image : Alexandra von Nahmen/DW

Les changements possibles

Lorenzo Castellani est professeur d'histoire des Institutions politiques et analyste politique. Selon lui "avoir Giorgia Meloni comme Premier ministre, par exemple, signifierait une plus grande protection des industries italiennes contre les investissements étrangers, un rôle plus actif ou agressif dans le processus de négociation avec l'UE concernant, en particulier, la politique économique et bien sûr une approche plus stricte de l'immigration."

Si Giorgia Meloni et son parti mettent Dieu, la patrie et la famille en avant, parmi leurs priorités figurent en effet en bonne place la fermeture des frontières pour protéger l'Italie, disent-ils, de "l'islamisation".

La renégociation des traités européens, la lutte contre les "lobbys LGBT"et la baisse de la natalité en Italie, dont la moyenne d'âge est la plus élevée du monde industrialisé derrière le Japon... sont les autres champs de bataille de Fratelli d'Italia.

Giorgia Meloni sur scène pendant un meeting.
Giorgia Meloni soutient l'Ukraine face à la Russie, un sujet qui divise l'extrême-droite italienneImage : Alexandra von Nahmen/DW

Une positions ferme

Contrairement à d'autres populistes de droite en Europe, Giorgia Meloni condamne la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine. Elle est favorable à des sanctions contre la Russie et à une aide en armement à l'Ukraine. Cependant, elle pense que le Brexit, le retrait des Britanniques de l'UE, est juste et a des liens étroits avec le Parti conservateur britannique. Giorgia Meloni est d'ailleurs la présidente des "Conservateurs et réformistes européens", une association européenne de partis populistes de droite.

Selon les experts, les électeurs italiens sont moins intéressés par la politique européenne ou étrangère. Les élections législatives à venir sont considérées comme un scrutin de protestation, comme cela s'est déjà déroulé en Italie au cours de la dernière décennie et les espoirs semblent reposer désormais sur un dirigeant d'extrême-droite, et non sur des populistes de gauche.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique