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"La situation en Centrafrique serait pire sans la Minusca"

11 janvier 2018

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique et chef de la Minusca Parfait Onanga-Anyanga appelle à cesser "le faux procès" fait à ses soldats.

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Zentralafrikanische Republik - Blauhelmsoldat in Bangui
Image : Getty Images/AFP/G. Guercia

Parfait Onanga-Anyanga

La situation sécuritaire et humanitaire reste précaire dans la préfecture de Paoua, dans le nord-ouest de la République centrafricaine. Les combats qui ont opposé, fin décembre, les hommes du mouvement Révolution - Justice (RJ) à ceux du Mouvement national pour la Libération de la République centrafricaine (MNLC) d'Ahmat Bahar ont contraint des milliers de personnes à fuir la région.

Des personnes en fuite, malgré la présence des soldats de l'ONU, accusés d'inaction, voire de complicité dans la lutte contre les rebelles. Des accusations que dément Parfait Onanga-Anyanga, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique et chef de la Minusca. Interview 

"On fait un faux-procès à la Minusca"

Zentralafrikanische Republik Michel Yao
Parfait Onanga-Anyanga, à droite, lors d'une conférence de presse à Banjul.Image : DW/Z. Baddorf

Parfait Onanga-Anyanga : La Minusca est présente a Paoua. Ce qu’il faut noter, c’est que la population de Paoua a triplé et c’est le fait justement de ces violences dans la périphérie de Paoua qui ont chassé ces populations, malheureusement. Elles ont trouvé refuge à Paoua grâce à la présence de la Minusca.

Deutsche Welle : Oui mais ces populations regrettent que les soldats de la MINUSCA ne fassent quasiment rien. Ils seraient passifs face à ces exactions.

Parfait Onanga-Anyanga : Non. Non, vous savez c’est un faux procès. La situation serait bien pire s’il y n’y avait pas la Minusca. Maintenant, nous ne nions qu’il y a une situation complexe, qui a d’ailleurs justifié la décision du conseil de sécurité d’accroitre les capacités de la Minusca.

"Il faut cesser les rumeurs"

Zentralafrikanische Republik Bangui MINUSCA UN Truppen
Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

DW : Oui, mais la Deutsche Welle s’est entretenue avec des populations en Centreafrique. Certains vont jusqu’à accuser certains de vos soldats de la Minusca de complicité avec ces groupes armés.

Parfait Onanga-Anyanga : Non, j’ai dit, et le secrétaire général lui-même l’avait dit à l’Assemblée nationale centrafricaine : arrêtons de faire de la rumeur la base de décisions. C’est de la manipulation des populations. Établissons des faits. Toutes les fois où des faits nous serons rapportés, je serai le premier à prendre les sanctions les plus sévères contre les troupes qui se seraient livrées à de telles activités. Il faut qu’on dise au monde entier que les Nations-unies sauvent des vies. Et si nous n’étions pas ici, la situation serait bien pire.

DW : Pourtant, le 7 octobre 2017, la Minusca a contribué à libérer la ville de Bocaranga et ses environs. Pourquoi ne pas le faire avec Paoua et ses environs ?

Parfait Onanga-Anyanga : La configuration n’est pas la même. Il y a deux groupes armés qui se livrent une guerre, une compétition pour le contrôle des ressources.

DW : Mais il y a tout de même des milliers de déplacés, des habitations brûlées … C’est inquiétant.

Parfait Onanga-Anyanga : Nous le déplorons. Et c'est vrai que les populations apeurées sont obligées de fuir les zones de conflit pour chercher refuge là où elles pourraient l’avoir. Et c’est souvent auprès de nos troupes de la Minusca. Mais la Minusca c’est 12 000 troupes, nous n’avons pas la possibilité d’être présent sur chaque hameau en situation de conflit.

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona