Interdiction du parti néo-nazi NPD
1 février 2005Lorsque l’interdiction du NPD a échoué en 2003 un second essai était, de l’avis général, impensable avant longtemps rappelle la Süddeutsche Zeitung. Suite au dérapage de ses députés au parlement dresdois il y a une semaine et demi, l’idée de saisir la cour constitutionnelle a refait surface. Mais le succès de cette tentative aura un prix prévient le journal : elle ne pourra porter ses fruits que si tous les agents informateurs des services secrets sont révélés au grand jour.
Que faire s’interroge quant elle la Frankfurter Rundschau se faisant ainsi l’écho des politiciens. Faire interdire le parti pour son anticonstitutionnalité ? Amoindrir le droit de rassemblement et de manifestation ? Une loi contre les discours extrémistes dans les parlements est-elle nécessaire ? Trois questions qui engendre une importante dépense d’énergie rhétorique alors que curieusement tous les élus, qu’ils soient pour ou contre, s’accordent à dire que de telles mesures ne regleront pas le problème. L’important c’est la confrontation sur la scène politique.
Et elle ne se fait pas en critiquant sans relâche la cour constitutionnelle comme le fait le ministre de l’intérieur Otto Schily observe la Frankfurter Allgemeine Zeitung. De toute façon l’institution suprème excelle habituellement dans l’art de désamorcer se genre de situation, en se gardant bien de trancher - mais avec autorité. Cette fois le président de la Cour, pour répondre aux accusations a priori d’être responsable d’un éventuel échec d’une interdiction du NPD, a rédigé un texte invitant sans équivoque Otto Schily à déposer une demande officielle. Un processus qui quoiqu’il en soit, selon le journal, aura pour conséquences une dégradation de l’image de tous les organes constitutionnels concernés.