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EconomieAfrique

Industrie africaine du cuir : un potentiel sous exploité

Rodrigue Guézodjè
10 août 2023

Le cuir africain est resté longtemps méconnu malgré une prise de conscience des consommateurs et un fort potentiel du secteur. Les initiatives des jeunes entrepreneurs et la valorisation du ''made in africa'' sont des solutions pour le sortir de sa léthargie. // L'influence des corridors dans le développement des pays africains. Le cas du Burundi dans l'espace économique d'Afrique de l'Est.

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Comment transformer l'industrie africaine du cuir et la positionner sur le marché mondial ?

L'industrie du cuir est l'une des plus anciennes de l'histoire de l'humanité...

Le cuir est fabriqué à partir de la peau de n'importe quel mammifère, reptile, oiseau ou même poisson par un processus appelé tannage. Un processus qui permet de préserver la peau qui, autrement se putréfie rapidement.

Aujourd'hui, au moins la moitié du cuir produit est utilisée pour les chaussures et environ un quart pour les vêtements. Seuls 15 % environ sont utilisés pour l'ameublement et le reste est transformé en articles de maroquinerie et autres produits de consommation.

Les pays africains possèdent 20% des bovins, ovins et caprins du monde, mais ne produisent que 15% des cuirs et peaux mondiaux.

Tandis que les autres pays en développement ont fortement accru leur part de la production mondiale de chaussures en cuir par rapport aux pays développés, les africains ont réalisé une portion presqu'insignifiante. La pénétration de leurs marchés intérieurs de produit en cuir par les importations d'autres pays en développement est estimée à 73%.

Ainsi malgré un potentiel énorme et une abondance de la matière première, cette industrie semble avoir encore du plomb dans l'aile.

Il est donc indispensable de dépasser les difficultés de ce secteur d'une importance stratégique pour le développement économique et industriel de nombreux pays africains.

Dans la plupart des pays, le sous-secteur du cuir et de la fabrication de chaussures fournit déjà 4 ou 5% de l'ensemble des emplois industriels, avec des contributions à la valeur de fabrication ajoutée, par exemple de 3% en Egypte, 8% en Tunisie et plus de 7% en Ethiopie, où la population bovine est la plus nombreuse d'Afrique. La valeur ajoutée est aussi considérable dans d'autres pays comme le Mali, le Burkina Faso ou encore le Sénégal.

La réalisation du potentiel de l'industrie africaine du cuir apporterait des gains économiques importants au continent. Mais que faire pour la concrétiser ?

Ibrahima Dieme, spécialiste du cuir et promoteur de Vitch Industry, startup spécialisée dans la confection de chaussures et de vêtements au Sénégal propose dans ce magazine des pistes de solutions. Il dresse aussi une liste des facteurs qui nuisent à la croissance et à la compétitivité de l'industrie africaine du cuir.

Cliquez sur l’image (ci-dessus) pour écouter les précisions d‘Ibrahima Dieme

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Savez-vous ce qu'on appelle un corridor de transport ?

C'est une structure multimodale composée d’axes routiers, ferroviaires, fluviaux ou encore aériens, fournissant une connexion économiquement efficiente entre des centres d’activités économiques d’une ou plusieurs zones enclavées, d’un ou de plusieurs pays à un pays voisin ayant un accès maritime. Les corridors les plus modernes se composent également des oléoducs, gazoducs, des lignes à haute tension ou de la fibre optique.

Sur le continent, il en existe plusieurs, dans presque toutes les régions.

On peut citer le Corridor de développement de Maputo en Afrique australe, qui relie le principal port et la capitale du Mozambique aux provinces de Gauteng, Limpopo et Mpumalanga en Afrique du Sud. Il y a le « corridor Nord » reliant Mombasa à Kigali ou encore le « corridor Central » reliant Dar Es-Salaam à Kigali, en Afrique de l’Est. Une communauté dont est membre le Burundi depuis plus d'une quinzaine d'année.

Il s'agit en fait d'un mécanisme de connectivité régionale qui vise l'intégration et l'accroissement des échanges commerciaux entre les pays de la sous-région. Malgré les barrières tarifaires et non tarifaires que connaît le mouvement des biens, selon les importateurs et les transporteurs, des initiatives font bouger le secteur pour lever les obstacles à l’intégration économique et à la libre circulation des marchandises dans la zone.

Cliquez sur l’image (ci-dessus) pour écouter le reportage d'Antéditeste Niragira, le correspondant de la DW à Bujumbura. 

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A propos de cette émission

Afrikanische Währung l Geld l Togo, Markt von Lome
Image : Ute Grabowsky/photothek.net/picture allianceImage : Ute Grabowsky/photothek.net/picture alliance

Economie et développement

Des analyses, des interviews et des reportages pour comprendre les travers du système économique mondiale et les alternatives qui existent pour que l'économie soit au service du développement.