Haïti, trois ans après, toujours en ruine
11 janvier 2013Le tremblement de terre n'aura duré que de 50 secondes. Assez pour détruire 90 % des immeubles, routes, écoles et hôpitaux de Port et Prince et de ses environs. La reconstruction est titanesque dans ce pays qui avait déjà pour lourde tâche de bâtir une réelle démocratie après 50 ans de dictature. George Ngwa, est le porte parole du département des affaires humanitaires des Nations-Unis:
« Au cours des 3 dernières années nous avons beaucoup travaillé pour mettre en place un appareil d'Etat afin de relancer la reconstruction, il a fallu aussi réorganiser la gouvernance et stimuler l'économie. »
Le choléra, une maladie endémique
L'absence de chef d'orchestre et de réel plan d'action après la catastrophe explique la lente reconstruction malgré l'afflux massif de dons et la mobilisation de plus de 250 ONG. Aujourd'hui, 360 000 Haïtiens vivent toujours sous des tentes dans des camps de réfugiés insalubres et surpeuplés. L'épidémie de choléra durablement installée à déjà fait 8000 victimes. Selon certains experts, elle pourrait même devenir endémique en Haïti. En octobre dernier, le passage de l'ouragan Sandy a une nouvelle fois anéanti les efforts de reconstruction. Malgré tout Dirk Bathe qui dirige depuis 35 ans des projets de développement pour l'ONG World Vision, estime que les choses avancent :
«Nous sommes maintenant dans un pays qui a un gouvernement qui fonctionne et une bureaucratie qui est certes encore en construction mais qui se développe lentement et nous pouvons établir des mécanismes de contrôle des fonds qui sont versés à l'Etat ».
Mais l'aide internationale faiblit et Haïti, que l'on surnomme tristement la petite « Somalie des caraïbes », ne s'est pas relevée de ses ruines. Ce samedi, jour de commémoration, une cérémonie aura lieu au pied du mémorial en hommage aux victimes, un mémorial dont la construction n'est d'ailleurs toujours pas achevée.