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Guinée: les infrastructures routières victimes des pluies

Bangaly Condé
17 juillet 2018

Des ponts qui s'écroulent, des routes coupées et une circulation parfois totalement à l'arrêt! Ca se passe en Guinée ces jours-ci, résultats du faible investissement dans les infrastructures routières.

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Guinea - Brücken
Le pont de Linsan sur le fleuve Konkouré s'est récemment effondré. Il est actuellement en réparations.Image : DW/D. Köpp

"Les travaux publics reçoivent de plus en plus d’argent pour intervenir sur le terrain" (Balla Moussa Konaté)

En Guinée, le déplacement de Conakry vers certaines villes de l'intérieur du pays devient de plus en plus difficile en cette saison des pluies. Plusieurs ponts se sont écroulés sur des routes nationales en raison de leur vétusté et du manque d'entretien.

Sur la route nationale Kankan-Kérouané par exemple, un pont s'est  effondré à un endroit où il n'y a pas de possibilité de déviation. Le transport des personnes et des marchandises se fait à l'aide des pirogues.

La circulation bloquée pendant plusieurs jours

Au niveau du pont de Linsan dans la préfecture de Kindia,  les populations riveraines décrivent le calvaire des passagers bloqués.

Guinea - Brücken
Le chantier du pont de Linsan n'est pas accessible sans autorisationImage : DW/D. Köpp

"Quand le pont s'est effondré nous avons vu la souffrance des passagers. Un moment nous avons aussi souffert à cause du manque de ravitaillement  pour  tout le monde. Notre stock d'alimentation était épuisé. Vous voyez ici ce sont les véhicules qui ont abimé toutes ces cultures. Il y a des gens qui sont restés ici pendant deux ou trois jours. Ce que j'ai à dire au gouvernement c'est d'aider les populations en construisant des ponts qui durent longtemps."

A l'origine des effondrements: le manque d'entretien et les surcharges

Interrogé sur  l'effondrement des ponts à l'intérieur du pays, Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussée, expliquent que plusieurs facteurs expliquent cette situation. Selon lui, le manque d'entretien et l'utilisation irrationnelle, c'est-à-dire les surcharges, sont à la base de ce désastre. Il pointe du doigt les cadres du ministère des Travaux publics.

Guinea - Brücken: Reporter Bangaly Condé im Gespräch mit Einwohnern von Linsan
Notre correspondant Bangaly Condé en train d'interviewer des habitants de LinsanImage : DW/B. Barry

"Ce qui est arrivé là est éminemment une responsabilité technique parce que les travaux publics reçoivent de plus en plus d'argent pour intervenir sur le terrain", explique-t-il. "Si ces ponts se sont écroulés, cela peut surprendre la population mais nous, en tant que techniciens, ne pouvons pas considérer ça comme une surprise. Parce qu'en réalité nous sommes là pour suivre ces ouvrages et rien ne doit nous surprendre. En tout cas, le pont de Linsan et les deux ponts de Kérouané qui se sont effondrés sont tous des ponts coloniaux. Nous devrions comprendre que ces ponts ne doivent plus supporter des surcharges."

Pour l'instant, les responsables du ministère des travaux publics ne veulent pas se prononcer sur la question. Mais la circulation sur les axes où les ponts se sont effondrés est saturée, avec d'importants embouteillages.

Récemment, une femme enceinte malade en provenance de l'intérieur du pays est morte à cause de la lenteur du passage à la déviation du pont de Linsan, à environ deux cent kilomètres de Conakry.