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Massacre de Goma, le ministre Kazadi parle de "bavure"

Paul Lorgerie
7 septembre 2023

Si le bilan, qui était de 43 morts, a aujourd’hui été réévalué à 51 victimes, le ministre congolais de l’Intérieur plaide pour la concordance de plusieurs événements malheureux qui ont mené à une "bavure"

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Des policiers congolais en pleine opération de maintien d'ordre.
Les autorités ont décidé le rappel à Kinshasa "pour consultations" du gouverneur militaire du Nord-Kivu, ainsi que la "suspension" de deux officiers de police, également rappelés dans la capitale.Image : Arlette Bashizi/REUTERS

Alors que le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, rentrait tout juste de Goma où une cinquantaine de personnes ont été tuées le 30 août par les forces de sécurité, il a tenu à donner sa version des faits devant la presse.  

"Ce qui s’est passé de particulier le 30, c’est que lorsque ce mouvement annonce sa marche du 30, les forces spéciales rwandaises sont déployées sur la grande et petite barrière à Goma. Ce qui a amené nos services à augmenter la vigilance. Alors, nous avons aussi sorti nos unités d’élite, non pas pour s’attaquer à la population civile, mais pour réaliser une marche de dissuasion", a expliqué le ministre.

L'opération avait été conduite en particulier dans le temple et les locaux de la radio de la secte Wazalendo. Un document interne de l'armée avait rapidement fait état de 48 morts et 75 blessés, avant que le gouvernement ne communique un nouveau bilan de 51 morts.

Des officiers accusés

Malheureusement, pendant l’opération - poursuit-il, "un policier a été enlevé par les membres de ladite secte. Alertés, les militaires ont voulu aller récupérer le policier entre les mains de la secte. C’est une fois arrivé qu’on a trouvé des gens armés d’armes blanches, de bâtons, de lances pierre, et une discussion vive s’est engagée pendant qu’il y avait des négociations. Puisque l’armée est d’abord allée négocier. Et c’est pendant ces négociations que quelqu’un a essayé d’arracher l’arme d’un militaire qui ne s’est pas maitrisé et s’est mis à tirer."

Dans le cadre de cette affaire, six militaires congolais, dont deux officiers supérieurs, arrêtés après la répression du 30 août, sont en jugement à Goma, dans l'est du pays.

Les accusés sont deux officiers de la Garde républicaine. Ils sont poursuivis pour avoir mené une opération militaire lancée pour empêcher une manifestation prévue par une secte locale contre la présence dans la région des forces de l'ONU et de l'Afrique de l'Est, des forces accusées d'inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.