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À Goma, les agents de l'Observatoire volcanologique en grève

18 septembre 2024

Les agents de l’Observatoire réclament neuf mois d’arriérés de salaires et ont décidé de laisser les volcans Nyiragongo et Nyamulagira sans surveillance.

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Le volcan Nyiragongo dans l'est de la RDC
En mai 2021, lors de la dernière éruption du Nyiragongo, les agents de l’OVG étaient déjà en grève. Depuis lors, ils accusent les autorités de ne pas avoir tenu leurs promesses de rémunération. Image : DW/J. Raupp

À l'Observatoire volcanologique de Goma, les portes sont scellées depuis le 13 septembre 2024. À l'intérieur de la cour, les agents, réunis en sit-in, entonnent des chants de revendications. Après neuf mois sans salaire, ces agents ont décidé de durcir le ton.

"Est-il possible de surveiller le volcan sans prime ?", a lancé l’un d’eux avant que l'assistance ne réponde par "non !".

Ils réclament du gouvernement le paiement immédiat de leurs arriérés de salaire, sinon ils menacent de fermer définitivement l'observatoire, le seul à surveiller l’activité des volcans Nyiragongo et Nyamulagira, classés parmi les plus dangereux au monde.

Ventre creux n’a point d’oreilles

"Ventre creux n’a point d’oreilles. Lorsque les agents de l’OVG ne sont pas au travail, toute la population de Goma est en danger. Nous demanderons au maire de la ville et au gouverneur de la province d’intercéder auprès des autorités de Kinshasa pour que cette situation soit réglée au plus vite. Ma femme est malade. Je n’ai même pas 100 francs pour acheter des médicaments à la pharmacie", a déploré Innocent Zirirane, président de la délégation syndicale de l’OVG.

Le volcan Nyiragongo dans l'est de la RDC.
Le volcan Nyiragongo, l'un des plus dangereux au monde. Il a connu plusieurs éruptions explosives.Image : Pablo Porciuncula/Getty Images/AFP

Située au pied du volcan Nyiragongo, la ville de Goma repose en grande partie sur la vigilance de cet observatoire. Mais avec l'arrêt de ses activités, la population locale vit dans l’angoisse.

"Nous vivons vraiment dans une période de crainte parce que, vous savez, ici à Goma, nous sommes au pied du volcan. Quand une institution comme l’OVG décrète une grève, cela nous inquiète, car ce sont eux qui doivent nous alerter", a expliqué un habitant de Goma.

Les autorités tardent à réagir

Un autre habitant de la ville partage la même inquiétude : "Moi, en tant qu’habitant de Goma, cette information m'a profondément inquiété, car une catastrophe naturelle peut survenir à tout moment. Il est impératif qu'il y ait une surveillance rigoureuse."

"C’est déplorable et nous avons peur. Ce que nous pouvons recommander, c’est de redynamiser le service censé veiller et surveiller la situation volcanique", a conseillé cet habitant rencontré à Goma.

Malgré les inquiétudes croissantes de la population, les autorités tardent à réagir. Pendant ce temps, l’observatoire reste fermé et la menace d'une catastrophe naturelle imprévue plane sur Goma.

En attendant une réaction du gouvernement, les agents de l’OVG maintiennent la fermeture de cette institution vitale pour la sécurité de la ville.