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Médias

La DW récompense le travail de deux reporters ukrainiens

21 juin 2022

Evgeniy Maloletka et Mstyslav Chernov ont reçu le Freedom of Speech Award 2022 pour leur couverture du siège de Marioupol.

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Mstyslav Chernov (à gauche) et Evgeniy Maloletka
Mstyslav Chernov (à gauche) et Evgeniy MaloletkaImage : Florian Görner/DW

Le Freedom of Speech Award 2022 - le Prix de la liberté d’expression - du Global Media Forum organisé par la Deutsche Welle revient cette année à deux reporters ukrainiens : le photojournaliste Evgeniy Maloletka et le journaliste vidéo Mstyslav Chernov.  

Ensemble, ils ont couvert pour l’agence de presse américaine AP le siège et la destruction de la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, aujourd'hui sous le contrôle de l'armée russe.

Leurs images d'une maternité détruite par les bombes russes avaient fait le tour du monde. Leur récit des scènes d’enterrement de victimes dans d’immenses fosses communes, de l’angoisse dans les abris anti-bombes où des parents changent leur nouveau-né à même le sol gelé, avaient décrit au plus près l’horreur du siège de Marioupol.

A (re)lire également : Global Media Forum : "Façonner l’avenir, maintenant"

"Cette guerre est la guerre la plus dangereuse que j’ai couverte, raconte Mstyslav Chernov. "Et j’en ai couvert beaucoup. La plus grande difficulté est que c’est extrêmement dangereux de sortir en tant que journaliste, de tourner des images, d’écrire ou de faire des photos."

Ne pas s'habituer à la violence

Et c’est ainsi, en une vingtaine de jours sur place, lorsque plus aucun autre journaliste international n’était présent dans la ville, que les deux reporters racontent avoir été témoins de crimes de guerre, de raids aériens, d’atrocités commises par les forces russes. "Tous les enfants hospitalisés que nous avons pris en photo sont morts", explique Evgeniy Maloletka.

Pour lui, "ce prix est très important parce que le cycle d’information est tel que les gens s’habituent à la violence, aux images de violence et cela devient la normalité. Et cela démotive également les journalistes. Il faut que les journalistes en Ukraine sachent que peu importe le nombre de gens qui finissent par considérer la guerre comme normale, il faut qu’ils continuent à faire ce travail"

L'an dernier, le Freedom of Speech Award avait été attribué à la journaliste d'investigation Tobore Ovuorie du Nigeria
L'an dernier, le Freedom of Speech Award avait été attribué à la journaliste d'investigation Tobore Ovuorie du NigeriaImage : Philipp Boell/DW

Pendant ces 20 jours, aucune information ne sortait ou n’entrait dans la ville, plongeant les habitants d’autant plus dans l’inconnue, ne sachant pas si Kiev ou Odessa était tombé, se souvient Mstyslav Chernov, qui a rappelé lors de la remise du Freedom of Speech Award que "l’information est parfois plus importante pour la survie des habitants que la nourriture." 

A (re)lire également : Guerre en Ukraine : témoignages de Marioupol, ville assiégée

Il a dédié cette distinction à tous les journalistes qui travaillent en Ukraine et "qui prennent les mêmes risques que ceux que nous avons pris".

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais