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Gabon: la composition du nouveau gouvernement ne rassure pas

Sidella Nymane
11 septembre 2023

Au Gabon, un gouvernement de transition d'anciens opposants et d'ex-ministres du président déchu Ali Bongo, de militaires et d'acteurs de la société civile a été formé.

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Des jeunes dans la rue à Libreville, le jour de l'annonce du coup d'Etat
Image : AFP/Getty Images

Un gouvernement bien coloré dans lequel on retrouve des ministres de l’ancien pouvoir renversé le PDG, des membres de l'opposition et des activistes de la société civile. 

Une nouvelle équipe, qui ne fait pas l'unanimité au sein de la population gabonaise.

Joseph, un entrepreneur de 35 ans semble sceptique : "c'est comme si c'était un parti démocratique gabonais bis. Toutefois, je ne pense pas qu'on devrait tirer à boulet rouge sur l'équipe actuelle. Ce qui importe aujourd'hui ce sont les objectifs fixés par le CTRI, qui consiste à vraiment donner de l'espoir aux gabonais."

Sarah, jeune fonctionnaire de 27 ans, ne comprend pas non plus certains choix : "monsieur Opiangah et monsieur Abéké, vraiment, je ne suis pas pour qu’on les mette au gouvernement. Pourquoi ? Parce que déjà dans la charte, ils ont dit que pour les nouveaux membres du gouvernementm il fallait une enquête de moralité, et je pense que celle-ci n'a pas été faite, parce que on connaît très bien la réputation de monsieur Opiangah dans ce pays-là et je me souviens très bien que monsieur Abéké, lorsqu'il était à la direction de la COMILOG, cette société a failli même être en faillite."

Une pétition avec des milliers de signatures a même été lancée pour le renvoie d'Hervé Patrick Opiangah, nouveau ministre des mines, à qui on reproche d'avoir été trop proche d'Ali Bongo Ondimba.

Gabon, Libreville | Général Brice Oligui Nguema lors de sa prestation de serment
Le général Brice Oligui Nguema a promis de rendre le pouvoir aux civils à la fin de la transitionImage : AFP/Getty Images

Deux ans, c'est la durée de la transition, annoncée par le premier ministre Raymond Ndong Sima. Une période qui devrait permettre aux nouvelles autorités d'œuvrer pour la restauration des institutions. L'analyste politique Martial Ondo : "je pense que deux ans c'est quand même important, ce n’est pas rien. Parce qu’il faut aller du principe que c'est une transition, donc c'est mettre les bases, ce n’est pas forcément la période pendant laquelle on bâtit, on construit une nation, non, c'est une période pendant laquelle on met des fondations. Or pour mettre des fondations on n’a pas besoin de deux ans, de trois ans."

Inclusivité

Les membres des bureaux des deux chambres de la transition ont été annoncés ce lundi (11.09). Paulette Missambo, ancienne membre de l'opposition, candidate à l'élection présidentielle de 2023 a été nommée à la tête du Sénat et Jean-François Ndongou à la tête de l'Assemblée nationale.

Plusieurs membres bien connus de la société civile se sont vu attribuer des postes de vice-présidence de l’Assemblée nationale : c'est le cas de Marc Ona Essangui et Geoffroy Foumboula.