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climatAfrique

Fortes chaleur, quand l'école devient un calvaire

Lanbanté Palé
4 septembre 2024

Les vagues de chaleur affectent des dizaines de millions d'enfants en Afrique, diminuant la capacité de concentration et augmentant l'absentéisme à l'école.

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Une jeune dans une rue de Matam, au Sénégal
Selon la Banque mondiale, on estime que 404 millions d’élèves ont vu leur école fermer entre janvier 2022 et juin 2024 à cause des fortes chaleurs et plus généralement les phénomènes météorologiques extrêmesImage : John Wessels/AFP

Pour un demi-milliard d'enfants dans le monde, les vagues de chaleur sont deux fois plus fréquentes qu’elles l’ont été pour leurs grands-parents. C‘est ce que révèle une étude de l’Unicef publiée le mois dernier.  

En Afrique, environ 123 millions d’enfants vivent sous de très fortes températures. Les pays comme le Sénégal et le Mali atteignent des pics de chaleur jusqu’à 212 jours par an. Ces fortes températures ont des conséquences sanitaires graves, notamment pour les enfants.   

Pour le professeur Abdoul-Aziz Diakité, chef de service de pédiatrie générale du Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré de Bamako, ces canicules ont "un impact sur leur santé en général et surtout sur la quantité d’eau qui doit rester dans l’organisme pour assurer son maintien en équilibre. Cela passe aussi par un certain nombre de manifestations cliniques que nous devons être alertes à observer, par la provocation ou l’aggravation de certaines maladies, notamment des infections cutanées, mais aussi cela peut aggraver l’état d’hygiène"

Un lac asséché au Sénégal
Même quand les écoles restent ouvertes, les apprentissages pâtissent de la hausse des températures, affectant notamment la capacité à se concentrer Image : John Wessels/AFP

Absentéisme à l’école 

Ces fortes chaleurs affectent par ailleurs les résultats scolaires puisque les chaleurs augmentent l’absentéisme à l’école.  

Sara Barry, enseignant à l'école primaire Matam, une ville sénégalaise classée parmi les villes les plus chaudes du monde estime que "le constat est général, surtout durant l'année scolaire. Les enfants se déplacent sur plusieurs kilomètres pour rejoindre les établissements. Le taux de fréquentation devient de plus en plus faible, surtout pendant les mois d'avril, mai et juin. Nous lançons un appel à nos autorités de revoir le système éducatif, surtout dans le Nord, surtout à Matam. Là, on assiste à une chaleur vraiment excessive". 

Afin de minimiser les effets de la canicule sur les enfants, le pédiatre Abdoul-Aziz Diakité rappelle que "pour les enfants de moins de cinq ans, il faut avoir une grande attention pour éviter de fortes fièvres. Cela peut être un coup de chaleur ou la déshydratation. Ceux qui ont l'âge d'allaiter, il faut continuer de les allaiter régulièrement jusqu’à six mois. Il faut penser à hydrater les nourrissons. Pour les enfants, il faut diversifier l'alimentation. Il faudrait privilégier les aliments frais. Il faut aussi choisir des types de vêtements légers".