Erdogan, le Premier ministre turc à Berlin
4 février 2014Mais le chef de gouvernement turc entend aussi faire de sa visite une campagne électorale en vue des prochaines élections municipales et présidentielle turques. Ce soir Erdogan prononce un discours devant plus de 5.000 de ses compatriotes.
A Berlin, Recep Tayyip Erdogan a rappelé le rôle particulier de l'Allemagne alors que plus de trois millions de personnes d'origine turque vivent dans ce pays. Le Premier ministre turc a demandé le soutien de Berlin pour accélérer le processus d'adhésion de son pays à l'Union européenne. La Turquie est candidate depuis 1999 déjà, mais les négociations engagées en 2005 avec Bruxelles sont pour ainsi dire au point mort. Toutefois la chancelière conservatrice a maintenu ses réserves quant à une intégration rapide de la Turquie à l'UE. Le chef de la diplomatie allemande, le social démocrate Frank Walter Steinmeier, lui s'est montré plus ouvert, mais a rappelé que la condition sine qua pour un statut de membre à part entière reste le respect des critères et standards européens.
Le Premier ministre turc affirme que des réformes seront poursuivies
Erdogan a fait valoir qu'une entrée de la Turquie dans l'UE apporterait une contribution considérable en vue de la prévention ou de la résolution de certains conflits régionaux. Grâce à ses relations historiques et culturelles en Afrique du nord, la Turquie, pourrait par exemple faire avancer le processus de paix" au Proche-Orient, et jouer un rôle dans les Balkans ou auprès des pays musulmans d'Afrique de l'ouest…
Angela Merkel et Recep Tayyip Erdogan ont aussi evoqué la Syrie
Sur ce dossier, Erdogan a souligné qu'après 160.000 morts dans ce pays, la communauté internationale devait se montrer plus résolue vis-à-vis du régime de Bachar al Assad dont il exige le départ. La chancelière a de son côté félicité Erdogan pour avoir accueilli sur le territoire turc quelques 700.000 réfugiés syriens. Jusqu'ici l'Allemagne en a accueillis 28.000.
Erdogan s'adresse en soirée directement à 5000 de ses compatriotes
Il s'agit d'un vrai meeting de campagne puisque, pour la première fois, les Turcs de l'étranger pourront participer au vote pour les élections municipales de fin mars et présidentielle de l'été. Des scrutins décisifs pour le Premier ministre turc dont la popularité est en baisse depuis quelques mois. La répression brutale d'opposants l'été dernier et un scandale économique, politique et judiciaire impliquant des hommes d'affaires ainsi que des élus de son parti, l'AKP, en sont la cause. Plus populaire chez ses compatriotes expatriés, Erdogan espère bien recueillir les voix des Turcs d'Allemagne.