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En RDC, de nouveaux affrontements dans le Sud-Kivu

11 février 2025

Les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais ont attaqué à l'aube ce mardi les forces armées congolaises dans le Kalehe, dans l'est de la RDC.

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Les combattants du M23 en juin 2023 à Rumangabo
Les combattants du M23 en juin 2023 à Rumangabo Image : Guerchom Ndebo/AFP

Les rebelles du M23 ont quitté Bushushu, dans le territoire de Kalehe, pour attaquer tôt ce matin la localité de Ihusi, située à environ 70 kilomètres de Bukavu, la capitale provinciale, et à une quarantaine de kilomètres de l'aéroport provincial du Sud-Kivu.    

L'objectif, semble-t-il, est de prendre le contrôle des hauts plateaux surplombant la route nationale numéro 2 menant à Bukavu. Ce qui permettrait au M23 de couper les voies d'approvisionnement de l'armée congolaise.

Tentative échouée 

L'assaut des rebelles du M23 et leurs alliés rwandais aurait été contenu par l’armée congolaise et le contingent militaire burundais déployé dans le secteur, selon plusieurs sources sur place qui ont requis l’anonymat.  

A Bukavu, la population s'inquiète de ces affrontements qui ont repris, comme l'explique Jean Chrysostome Kijana de la société civile de Bukavu. "Comment comprendre qu'on décrète un cessez-le feu et qu'on ne puisse pas mettre en place les mécanismes contraignants pour l'accomplissement de ce cessez-le feu. C'est du théâtre. Et la reprises des hostilités ne surprend personne, car c'était prévisible", a déclaré l'activiste congolais de la société civile.

Les soldats burundais à bord d'un camion à Minova dans le Sud Kivu en mars 2024
Les soldats burundais à bord d'un camion à Minova dans le Sud Kivu en mars 2024Image : ALEXIS HUGUET/AFP

Des soldats burundais en surnombre

Le Burundi estime en effet que la prise du Sud-Kivu par les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais représenterait une menace existentielle. D’où l’importance du contingent déployé qui est trois fois supérieur aux effectifs du M23.

Il y va de l'intérêt de Gitega d'empêcher la prise du Sud-Kivu, car la ville d’Uvira, dans le Sud-Kivu, est à la frontière du Burundi et tout proche de Bujumbura, la capitale économique. 

Mais pour le politologue congolais Alfred Shango Lokoho, le contrôle des ressources minières pourrait être une autre raison à la présence des forces armées burundaises dans le Sud-Kivu : 

 "Les soldats qui meurent sur le terrain ce n'est pas gratuit, parce qu'après, il va falloir des compensations. Et dans toute guerre cela se passe de cette manière. Des compensations financières ou minières, c'est la région des mines. Ce sont les mines qui sont en jeu", explique-t-il.

La prise de Bukavu, qui était déjà tombée aux mains de soldats dissidents de l'armée congolaise en 2004, donnerait le contrôle total du lac Kivu au M23 et aux troupes rwandaises, ce que redoutent les autorités congolaises et burundaises.