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"En RCA, le jeu politique se fera sur le rapport de force"

27 décembre 2020

Pour l'analyste Ahmed Diémé, le paramètre du rapport de force en RCA pose la question de la refonte du pays.

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Des supporters de Faustin-Archange Touadéra, le président sortant candidat à sa réélection
Des supporters de Faustin-Archange Touadéra, le président sortant candidat à sa réélectionImage : Nacer Talel/AA/picture alliance

Pour l'analyste Ahmed Diémé, l'accord de paix de Khartoum de 2019 entre l'Etat centrafricain et les groupes rebelles n'a pas pris en compte le paramètre du rapport de force. Ahmed Diémé qui estime que la Minusca entretient le statu quo, et n'est en rien une force pour la paix.

 

"À mon avis, il y a une problématique de fond que tous les acteurs politiques n'ont pas pris en compte, y compris lors de l'accord de Khartoum, à savoir : la nation centrafricaine est véritablement en crise. Il y a une espèce de sécession de fait dans ce pays. Le nord échappe complètement à l'autorité de l'Etat, il n'y a que les groupes armés. Il y a aussi le fait que le jeu politique ne se fait plus sur la base de la démocratie ou de l'élection. Le jeu politique se fera désormais sur la base du rapport de force. Dans la vie politique de ce pays, ce n'est plus le paramètre démocratique ou électoral qui est valable, mais celui du rapport de force. Cela remet en question la discussion de la refonte de la nation centrafricaine après toutes ces crises", estime Ahmed Diémé.

Signature des accords dits de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les groupes rebelles, en février 2019
Signature des accords dits de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les groupes rebelles, en février 2019Image : Getty Images/AFP/F. Vergnes

L'analyste regrette que les accords de paix de Khartoum n'aient pas pris en compte cette dimension : "À mon avis, l'accord de paix s'est tout simplement contenté de distribuer les postes, d'apaiser les gens et surtout de légitimer la présence de la Minusca. Or, pour moi, la Minusca n'est pas une force de maintien de la paix mais une force de maintien du statu quo".