Espoir de réformes pour l'Iran
29 février 2016Les élections législatives en Iran ont conforté le président modéré Hassan Rohani et ses alliés réformateurs dans leur politique d'ouverture .
La F.A.Z., la Frankfurter Allgemeine Zeitung constate que "le calcul du président iranien Hassan Rohani a fonctionné. Grâce à l'accord de Vienne de Juillet 2015 sur le dossier nucléaire, grâce à la levée de la plupart des sanctions internationales contre l‘Iran et l'amélioration des relations avec les pays industrialisés occidentaux, les réformateurs iraniens se sont fait à nouveau entendre. Pour le président Rohani, le résultat du scrutin et le taux élevé de participation sont un mandat pour poursuivre sa politique d'ouverture. Le recul des éléments révolutionnaires rend l'Iran plus prévisible, estime la F.A.Z. qui conclut : Hassan Rohani renforcera les relations avec les pays occidentaux, pour lesquels l'Iran est à la fois un marché intéressant et aussi un partenaire dans la lutte contre le terrorisme de l'organisation "Etat Islamique".
D'autres journaux se montrent plus sceptiques. C'est le cas de la Süddeutsche Zeitung qui avertit: "Ces élections n'ont aucunement terminé la lutte pour le pouvoir entre réformateurs et modérés d'une part, et entre conservateurs et durs du régime, d'autre part. Au contraire, cette lutte va encore s'intensifier, estime le quotidien de Munich. Les "faucons" sont certes affaiblis, mais ne sont pas vaincus. Ils demeurent un groupe puissant au Parlement, peut-être le plus puissant et,-ce qui est plus important encore -, ils contrôlent toujours la plupart des institutions – dont le puissant Conseil des Gardiens de la Constitution, qui peut bloquer n'importe quelle loi, rappelle le journal qui souligne : L'actuel Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei est l'un d'entre eux…"
"Depuis la révolution islamique il y a trente ans, l'Occident a toujours cru à un succès des „réformateurs „en Iran. Mais en vain, car à chaque fois tous les espoirs ont été déçus. Selon la Nord-West Zeitung cela est tout simplement dû au fait que les acteurs politiques de ce pays sont tous des profiteurs du même système dont ils sont issus..."
Autre thème, autre scrutin : le référendum de dimanche en Suisse
Un référendum dont l'objet était de voter sur un projet de loi d'expulsion des étrangers délinquants. Or, c'est à une large majorité (près de 59%) que les Suisses ont rejeté la proposition controversée de la droite populiste UDC d'expulser automatiquement les criminels étrangers, même pour des infractions mineures.
Die Welt constate que: "même par ces temps agités face à l'afflux de réfugiés dans l'espace Schengen, dont la Suisse fait partie - les Suisses ont, par leur vote, fait preuve de réflexion et d'équilibre. Les Allemands voisins, en sont eux aussi capables dans l'ensemble, relève le quotidien, qui regrette cependant qu'une partie non négligeable d'entre eux fassent preuve de mépris pour la démocratie. Un mépris qui empoisonne les débats et amplifie la masse des abstentionnistes", déplore l'éditorialiste...