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Débat autour du rapatriement des djihadistes allemands

19 février 2019

La presse allemande s'interroge après l'appel de Donald Trump aux États européens de rapatrier leurs ressortissants partis combattre pour le groupe État islamique en Syrie.

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Symbolbild Rakka Kämpfer der IS
Image : picture-alliance/dpa

 Selon die tageszeitung, l'Allemagne est responsable de ses citoyens, qu'ils soient prix Nobel de la Paix ou terroristes.

C'est d'ailleurs un argument que les autorités allemandes utilisent régulièrement pour justifier l'expulsion de délinquants étrangers dans leurs pays d'origine.

Donc refuser d'appliquer ce principe à ses propres ressortissants serait faire preuve de double morale. D'autant que c'est en Allemagne que la plupart des jeunes djihadistes se sont radicalisés. Leur destin a donc à voir avec la société dans laquelle ils ont grandi.

La Süddeutsche Zeitung évoque la possibilité de déchoir les djihadistes allemands de leur nationalité. Ce n'est pas si simple, car la Loi fondamentale est très stricte. Ainsi, un Allemand peut perdre sa citoyenneté s'il effectue son service militaire dans l'armée d'un État étranger sans le consentement de l'Allemagne.

Jusqu'ici, l'Allemagne a traduit en justice des djihadistes pour des crimes commis sur le sol allemand
Jusqu'ici, l'Allemagne a traduit en justice des djihadistes pour des crimes commis sur le sol allemandImage : picture-alliance/dpa/H. Hollemann

L'État islamique n'en est pas un mais il s'est présenté comme un État. Et comme les combattants allemands ont rejoint cet État, les conditions pour une déchéance de nationalité pourraient être réunies.

L'Allemagne pourrait servir d'exemple en montrant qu'elle prend au sérieux ses responsabilités, estime pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En rapatriant des ressortissants qui se sont rendus coupables de crimes, elle se présenterait non pas en tant que patrie de traîtres mais en défenseuse des valeurs du monde libre.

Cela, précise le quotidien, inclut la présomption d'innocence, mais également le fait que chaque acte soit poursuivi et puni de manière appropriée.

Les journaux commentent par ailleurs la démission de sept députés du parti travailliste au Royaume-Uni.  

Karin Smith, une des sept députés travaillistes démissionnaires
Karin Smith, une des sept députés travaillistes démissionnairesImage : Reuters/S. Dawson

Le départ des sept députés travaillistes n'est qu'un début et c'est une catastrophe pour le parti, prévient la Süddeutsche Zeitung. La direction du Labour est soumise depuis longtemps - à juste titre - à une forte pression interne et à une colère croissante de ses membres.

Jeremy Corbyn n'a pas de ligne claire face à Theresa May sur le Brexit
Jeremy Corbyn n'a pas de ligne claire face à Theresa May sur le BrexitImage : picture-alliance/dpa/Foto: House Of Commons

Le parti n'a pas de plan clair pour le Brexit, de nombreux sympathisants reprochent à Jeremy Corbyn de faire le jeu de Theresa May en naviguant à vue. Le parti est aussi trop laxiste dans la lutte contre l'antisémitisme et le racisme dans ses propres rangs.

Comment le parti va-t-il gérer cette défection? se demande die tageszeitung pour qui la crise pourrait avoir un impact plus grand que le Brexit lui-même sur le plus grand parti de gauche européen. Le journal rappelle que c'est surtout le souhait d'en finir avec l'ère de Tony Blair qui avait favorisé l'ascension de Jeremy Corbyn.

Celui-ci avait marqué des points avec son image de père Noël débonnaire qui distribue des paroles sages et des cadeaux. Mais le Labour est aujourd'hui dirigé par des apparatchiks sans scrupule qui entretiennent un culte de la personnalité et répondent avec haine à tout point de vue discordant, déplore le quotidien.

Deutsche Welle Anne Le Touzé
Anne Le Touzé Journaliste au programme francophone de la DWnanetouz