Des régions privées de redevances minières en RDC
29 mars 2019Ce retard est considéré comme une des causes majeures de l'état critique dans lequel se trouvent les infrastructures de base que sont les routes, écoles et hôpitaux.
"Toutes les routes sont défoncées, de la boue partout, de l'eau et des nids de poules partout. Il y a d'énormes difficultés depuis longtemps pour se déplacer dans la ville. Il y a d'énormes pertes de temps au point qu'il est, pour certains responsables d'entreprises, difficile de sanctionner certaines personnes qui arrivent en retard."
Toutes les infrastructures de base sont dans un état piteux à Lubumbashi. Des hôpitaux aux écoles, en passant par les routes et gares, certaines d'entre elles sont négligés ou tout simplement abandonnées.
A Lubumbashi, seuls quelques privilégiés ont encore accès à des soins.
"Je suis agent de l'université de Lubumbashi. Je me soigne dans les cliniques universitaires. Quand vous arrivez à l'hôpital, il y a deux lignes. Une ligne pour les ayant-droits, c'est-à-dire les agents de l'université et une autre pour les privés. Si le malade est un privé, comme beaucoup d'entreprises minières sont abonnées aux cliniques universitaires, il est traité comme un petit dieu parce qu'il paie. Mais nous, les agents, chaque fois que nous y allons, on nous dit qu'il n'y a pas de produits (médicaments)."
Retard dans le versement des redevances
Pourtant, Lubumbashi, comme la majorité des villes de la République démocratique du Congo, possède plusieurs entreprises minières qui versent leurs redevances conformément au nouveau code minier très controversé.
Mais les recettes sont mal orientées, selon Xavier Kazembe ancien membre de cabinet du ministère des Infrastructures du Haut-Katanga.
"On peut parler de la mauvaise gestion ou de la mauvaise orientation des recettes de l'Etat due aux redevances minières. Quand les entreprises minières versent de l'argent, cet argent est-il orienté vers les projets de base ou vers les projets communautaires ou publics ?
"Là est toute la question. Avec tout ce qu'il y a comme recette, si jamais cet argent était orienté réellement dans les projets pour la réhabilitation et même la création des infrastructures de base, je crois qu'on serait dans une autre situation. Mais malheureusement tout ce qui a comme recette, tout ce qui a comme revenu en terme de redevance minière n'est pas orienté vers ces projets-là."
Précisons que si le gouvernement central et les provinces perçoivent déjà leurs parts, les Entités territoriales décentralisées toujours pas.
Pourtant, celles-ci ont droit à 15% des redevances minières selon le code minier. Une situation qui serait aussi à la base du sous-développement de ces collectivités territoriales.