Guinée: plusieurs jeunes d'Afrique de l'ouest arrêtés
30 octobre 2019141 personnes ont été interpelées la semaine dernière au nord du pays, près de la frontière avec le Mali. Le pouvoir les soupçonne de vouloir déstabiliser le pays.
Du moins, c’est ce qu'affirme le député Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel à l'Assemblée nationale.
"Tous ceux qui ont été arrêtés ont des amulettes. Il y en a qui ne parlent que le Portugais de la Guinée-Bissau. D'autres qui parlent du créole de Gambie. Quand on a des jeunes gens qui savent à peine lire et écrire et qui disent travailler pour une société de vente en ligne, qui ne parlent aucune autre langue et qu'on emploie , les responsables en charge de la sécurité nationale ont des raisons de se poser des questions", affirme-t-il à la DW.
Loin de la crise politique actuelle, les personnes arrêtées pourraient n'être que des employés d’une société de vente en ligne.
Certains des jeunes interpellés reconnaissent avoir porté des gris-gris et d'autres objets mystiques de protection contre les balles. Mais ils ont expliqué que ces objets les aidaient à trouver du travail.
Face à cette situation, l’opposition guinéenne appelle à la plus grande prudence dans cette affaire où rien ne prouve qu'il s’agisse d'une entreprise de déstabilisation politique.
"Il faut que les enquêtes puissent être menées de la manière la plus transparente possible. Pour ne pas qu’on se retrouve dans une manipulation, au risque d’impliquer des personnes innocentes dans une machination. Car nous savons que par le passé, la Guinée a toujours été excellente dans la création de faux complots. Il faut faire excessivement attention dans le contexte actuel qui risque de nous déstabiliser totalement", conseille Amadou Bah Oury, le président de l'Union pour la démocratie et le développement (UDD), un parti d’opposition.
Il faut préciser que les autorités guinéennes sont en conflit avec la multinationale QNet, basé à Hong-Kong et spécialisée dans la vente en ligne.