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Covid-19 : l'UE et la crainte de nouveaux variants de Chine

Ali Farhat avec agences
29 décembre 2022

Avec l'ouverture des frontières, de nombreux Chinois souhaitent désormais voyager. L'Europe s'inquiète, mais veut se concerter et adopter une attitude commune sur le sujet.

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Des passagers masqués à l'aéroport de Pékin
A l'aéroport de Pékin, des passagers se pressent pour partir en vacancesImage : Kyodo/picture alliance

Il y a trois semaines, Pékin a mis fin à sa politique stricte de "zéro Covid", qui avait globalement permis de contenir l'épidémie mais aussi fait plonger son économie et provoqué des manifestations habituellement peu communes à travers le pays. Dans le même temps, la disparition de la quarantaine obligatoire à l'arrivée dans le pays a suscité en Chine un regain d'intérêt pour les voyages à l'étranger, la population étant en grande partie restée dans le pays depuis mars 2020.

Premières mesures prises par l'Italie

Craignant une multiplication des variants, de nombreux pays européens ont décidé de réagir : c'est le cas de l'Italie, qui a annoncé rendre obligatoire le dépistage du Covid pour les visiteurs venant de Chine. Ce jeudi, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a déclaré qu'aucun nouveau variant du Covid n'a été détecté à ce stade chez les voyageurs arrivant en Italie en provenance de Chine ; les voyageurs testés positifs à ce stade sont porteurs de "variants Omicron déjà présents en Italie", a-t-elle précisé dans son discours de fin d'année. Giorgia Meloni qui a cependant déclaré que ces mesures "risquaient de ne pas être totalement efficaces si elles n'étaient pas prises au niveau européen", et a par conséquent demandé à son ministre de la Santé Orazio Schillaci "d'écrire en ce sens au commissaire européen compétent pour que l'UE prenne une décision en ce sens".

En France, le président Emmanuel Macron a "demandé des mesures adaptées de protection" des Français au gouvernement. Tandis qu'à Bruxelles, la Commission européenne se réunira jeudi ( quel jeudi - AUJOURD'HUI ?) pour "discuter (...) de possibles mesures pour une approche coordonnée" des Etats de l'UE.

Des passagers dans un bus à Pékin
La vie a repris son cours à Pékin - et les bus sont de nouveau bondésImage : Josh Arslan/REUTERS

Pékin dénonce une hypocrisie des médias occidentaux

A l'aéroport international de Pékin-Capitale, la plupart des Chinois interrogés ce jeudi par l'AFP se montraient compréhensifs des mesures prises à l'égard de la Chine. "Chaque nation a ses propres inquiétudes et sa manière de se protéger", a estimé par exemple Huang Hongxu, 21 ans, soulignant que la propagation possible de nouveaux variants était une source de préoccupation. Pour Wu Jing, une habitante de Pékin, "ces mesures ciblant les passagers en provenance de Chine sont temporaires" et justifiées par "l'inquiétude" autour de la réouverture du pays.

D'autres estiment néanmoins que ces mesures sont discriminatoires. "Notre politique Covid pour les arrivées internationales est appliquée de la même façon pour tous", fait remarquer Hu, un jeune homme de 22 ans. "Pourquoi les autres pays doivent accorder un traitement spécial aux arrivées de Chine ?" D'ailleurs, c'est le même son de cloche du côté de Pékin, qui s'est indigné face à "l'hypocrisie, la diffamation et la manipulation politique" des médias occidentaux quant à sa politique sanitaire. "Actuellement, la situation épidémique en Chine est totalement prévisible et sous contrôle", a déclaré mercredi Wang Wenbin, porte-parole de la diplomatie chinoise.

Des lits d'hôpitaux à Chongqing
A Chongqing et dans d'autres villes de Chine, nombreux sont les hôpitaux surchargésImage : NOEL CELIS/AFP

Une possible multiplication des variants

Il faut dire que, depuis la fin de la quarantaine obligatoire, les cas de Covid-19 ont explosé sur le territoire chinois, et les hôpitaux sont submergés. Alors que le gouvernement a cessé de publier le nombre de cas quotidiens, les responsables de plusieurs villes estiment que des centaines de milliers de personnes ont été récemment infectées. Car avec l'imposition d'une quarantaine stricte depuis 2020, c'est une grande partie de la population chinoise qui n'est pas vacciné. Le terrain est donc fertile pour l'apparition de nouveaux variants, estiment les spécialistes de la santé. "Le fait que 1,4 milliard de personnes soient soudainement exposées au SARS-CoV-2 crée évidemment des conditions propices à l'émergence de variants", estime ainsi Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'Université de Genève.

Outre l'Union européenne, d'autres pays ont annoncé qu'ils allaient prendre eux aussi leurs précautions. Washington va exiger un test Covid négatif à partir du 5 janvier pour tous les voyageurs venant en avion de Chine. Quant à l'Inde et au Japon, ces deux Etats vont imposer des tests PCR obligatoires à tous les passagers en provenance de Chine.

 Ali Farhat, Redakteur DW Afrique
Ali Farhat Journaliste au programme francophone de la Deutsche Wellederpariser