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Contestation des élections du 20 décembre en RDC

Paul Lorgerie
27 décembre 2023

Alors que les résultats provisoires donnent Félix Tshisekedi gagnant, les soupçons de fraude commencent à s’installer.

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République démocratique du Congo | Vérification de l'admissibilité à voter
Certains au sein de l'opposition et la société civile redoutent une fraude dans le vote du décembreImage : ARSENE MPIANA/AFP

"Les élections du 20 décembre 2023 doivent être annulées". C’est en ces termes que Mino Bompomi, coordinateur national de l’organisation de la société civile de Filimbi a commencé sa conférence de presse.

Alors qu’une trêve de Noël officieuse semble avoir été respectée et que le calme règne dans la capitale, Kinshasa, une partie de l’opposition a appelé les Congolais à se réunir ce matin pour dénoncer, je cite, un "simulacre d’élections". C’est notamment le cas de Martin Fayulu, Denis Mukwege ainsi que Théodore Ngoy à la lecture, qui conteste par ailleurs une prolongation "illégale" et "irrégulière" des élections jusqu’au 25 décembre : "Le peuple congolais, témoin et victime des irrégularités criantes du simulacre d’élections commis par la Céni sera dans la rue ce mercredi 27 décembre 2023 pour manifester et protester contre le coup d’Etat électoral en préparation par Mr. Kadima et la Céni".

Fayulu et Mukwege ensemble dans la contestation

Si l’opposition était morcelée en divers blocs lors de la campagne, Martin Fayulu et Denis Mukwege ayant refusé de former des alliances, elle trouve aujourd’hui des points de convergence.  

Hors micro, différents membres de l’opposition confirment que des discussions sont en cours et que des manifestations communes pourraient être organisées dans les jours à suivre.

Ce que vient confirmer Me. Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, parti de Moïse Katumbi:

"La démarche est à encourager. C’est une démarche parmi tant d’autres. Mais la volonté de marquer le coup et de démonter qu’on ne va pas se soumettre à un diktat de la tricherie et de la fraude est une démarche à encourager."

République démocratique du Congo Bureau de vote à Kinshasa
La société civile et l'opposition informées de l'illégitimité d'une contestationImage : Alain Uyakani/Xinhua/IMAGO

"La contestation n'est pas autorisée"

Pour autant, si les différents candidats présidents appelant à marcher étaient convoqués hier, en fin de journée, dans le bureau de Gentiny Ngobila, gouverneur de la province de Kinshasa, le ministre de l’Intérieur congolais a, de son côté, affirmé que la manifestation sera interdite.  

"Je peux vous assurer que cette marche n’aura pas lieu car ça viole les dispositions légales qui prévoient que la contestation des résultats se fait devant la Cour constitutionnelle ou devant les tribunaux compétents", martèle Peter Kazadi

Ce dernier renchérit : "la manifestation de mercredi a pour but de mettre à mal le processus électoral, le gouvernement de la République ne peut pas accepter cela. [...] Je peux vous assurer qu'il n'y aura pas de marche."

Reste à savoir si, oui ou non, l’opposition réussira à mobiliser, tandis que Félix Antoine Tshisekedi semble avoir pris une large avance dans les résultats provisoires.