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Guinée : les victimes de l'incendie de Kaloum sont en colère

Abdoulaye Sadio Diallo
2 février 2024

Jeudi (01.02.24), les victimes de l’incendie du dépôt de carburant survenu en décembre dernier ont bloqué le principal accès de la capitale guinéenne.

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Kaloum, le quartier administratif de Guinée
Les rues de Kaloum, le cœur historique de la capitale guinéenneImage : picture alliance/dpa/MAXPPP

Ils protestent contre le gouvernement de transition, qui, selon eux, tarde à leur venir en aide après le sinistre. Des rassemblements qui ont perturbé le fonctionnement habituel de Kaloum.

Les habitants du quartier Coronthie, victimes de l’incendie survenu au dépôt de carburant, le 17 décembre dernier, ont barricadé l’accès au centre administratif de Conakry. Ils accusent le gouvernement de transition de n’avoir pas tenu sa promesse de reconstruire leurs habitations détruites. 

"Nous sommes sortis manifester parce que nos maisons sont détruites. Le jour de l’incendie nous avons quitté nos maisons, sans même pouvoir prendre nos pagnes. Certains d’entre nous, notamment une vieille dame, a même fait une crise et en est morte devant nous. En dépit de tout, nous avons gardé notre calme. Le président Doumbouya n’est jamais venu compatir à notre douleur, nous sommes déçus. Mais nous attendons qu'ils reconstruisent nos bâtiments." 

Le dépôt de caburant de Kaloum ravagé par les flammes le 18 décembre dernier
Après l'explosion et l'incendie meurtrier du principal dépôt de carburant du pays, l'économie guinéenne peine à se remettre du sinistreImage : Zhang Jian/Xinhua/picture alliance

Les protestataires, majoritairement des femmes et des jeunes, accusent aussi les autorités d’avoir arrêté de les ravitailler en vivres, comme du riz. Ce qui était pourtant une promesse gouvernementale, affirment-ils. 
 
Cette mobilisation des sinistrés de Coronthie a bloqué la circulation et perturbé les accès à Kaloum. Aissatou Bah est restée coincée dans les embouteillages provoqués par le rassemblement.

"Je partais à l’hôpital, je suis un peu souffrante. J’avais rendez-vous avec un médecin. Je voulais partir à pied, mais je ne peux pas marcher jusqu’à Ignace Deen (situé à au moins deux kilomètres du Pont du 8 novembre où elle se trouvait, ndlr)."
 
Face à l’ampleur de la mobilisation, les forces de l’ordre ont utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser et repousser les manifestants.

Et dans le quartier Coronthie, les policiers ont pourchassé les manifestants jusque tard dans l’après-midi. Au lendemain de l’incendie du dépôt de carburant, qui avait causé, en décembre, la mort de 18 personnes, les Guinéens avaient formé des chaînes de solidarité et collecté des centaines de millions des vivres destinés aux victimes.