Charles Taylor déclaré coupable
26 avril 2012Pendant les deux heures qu'a duré l'audience de ce mardi, le juge Richard Lussick est revenu sur les onze chefs d'accusations retenus à l'encontre de l'accusé. Il s'agit notamment de meurtres, violences sexuelles, enrôlement d'enfants soldats, traitements cruels et pillage, des actes commis entre 1996 et 2002, durant la guerre civile en Sierra Leone. Selon le juge, l'assistance pratique en armes et en combattants fournie par Charles Taylor au RUF, le Front révolutionnaire uni de Foday Sankoh, a joué un rôle important dans les crimes commis dans ce pays. Des faits que Charles Taylor a continué à nié tout au long des cinq années qu'a duré son procès les qualifiant même de "désinformation, mensonges et rumeurs". Mais, ni lui ni ses avocats n'ont pu convaincre les juges qui l'ont donc reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Rendez-vous le 30 mai
Il faudra en effet attendre le 30 mai prochain pour connaître la peine que devra purger Charles Taylor. Mais, il est bon de savoir que Le TSSL a déjà condamné à Freetown huit accusés pour des crimes commis en Sierra Leone à des peines allant de 15 à 52 ans de prison.
Charles Taylor a été inculpé en 2003 durant la dernière année de son mandat par le TSSL avant d'être arrêté trois ans plus tard au Nigeria où il s'était réfugié. Il a été transféré en 2006 pour être jugé dans une chambre délocalisée du TSSL, au sein des bâtiments de la Cour pénale internationale (CPI). A 64 ans, Charles Taylor devient le premier ancien chef d'Etat africain condamné par une juridiction internationale et devra purger sa peine en Grande Brétagne.
Réactions
A Freetown, la capitale sierra léonaise, c’est une explosion de joie qui a salué le verdict de ce jeudi. Certains habitants demandent même que l’accusé écope jusqu’à 100 ans de prison.
Pour Amnesty international, Il ne fait aucun doute que ce verdict envoie un message important aux hauts responsables étatiques: " qui que vous soyez et quelles que soient vos fonctions, vous serez traduits en justice pour les crimes commis " dit l'organisation de défense des droits de l'homme.
Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Konstanze Von Kotze