"Les élections auront bien lieu le 20 décembre 2023 en RDC"
Les opérations d’enrôlement de la première aire opérationnelle, qui comprend la capitale Kinshasa, ont débuté le 24 décembre 2022 en République démocratique du Congo et elles prendront fin le 17 février.
Longues files d’attente, manque de machine dans les centres, non-respect des règles par les chefs de centre : de nombreux dysfonctionnements ont été signalés par les Congolais qui souhaitent se faire inscrire ou qui l’ont déjà fait.
En dépit de ces difficultés recensées, Patricia Nseya Mulela, rapporteuse à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), affirme dans cette interview à la DW que les opérations se déroulent correctement et que les délais seront tenus.
Ecoutez ci-contre l'interview avec Patricia Nseya Mulela
L'enrôlement des électeurs a commencé depuis quelques semaines maintenant, en RDC. Il a été prolongé de 25 jours. Où est-ce qu'on en est aujourd'hui dans les opérations d'enrôlement?
Nous avons démarré l'opération d'identification et enrôlement des électeurs dans la première aire opérationnelle le 24 décembre 2022. Nous avons prolongé de 25 jours à dater du 24 janvier 2023.
Donc, pour la première aire opérationnelle, nous clôturons ce 17 février. A ce jour, nous en sommes déjà à 12 millions d’enrôlés enregistrés et nous allons atteindre le nombre d’enrôlés attendu.
Nous comptons, conformément au calendrier électoral 2022-2027, lancer cette opération dans la dernière aire opérationnelle, c'est à dire la partie est le 16 février de cette année.
La plupart des plaintes qui reviennent, c'est qu'il n y a qu’une seule machine d'enrôlement par centre alors que la population est assez conséquente. Est-ce que vous pensez pouvoir régler ce problème d'ici là et comment comptez-vous vous y prendre ?
Pour la première aire opérationnelle, nous avons résolu ce genre de cas pour des zones ou que nous avons visitées ou où on nous a signalé qu’il y avait un engouement mais trop peu de kits. Nous avons eu à ajouter un deuxième kit, mais tout dépend aussi de l'engouement dans ces centres-là.
On va traiter ça au cas par cas dans les centres d'inscription où il y a encore de l’engouement. On va examiner le tout à la fin de cette échéance pour voir si on doit rajouter quelques jours ou non.
La société civile et une partie de la population dans les provinces sous état de siège sont assez préoccupées par rapport à ces opérations d'enrôlement, à cause du contexte sécuritaire. Qu'est-ce que vous pouvez dire aujourd'hui pour rassurer les personnes qui se trouvent à Beni, dans l’Ituri, Irumu, Djugu? Est-ce qu'elles vont être en mesure de s'enrôler comme il faut?
Lorsque nous avons commencé avec la première grande opération du processus électoral, qui est l'opération de la cartographie opérationnelle, la Ceni avait déployé du personnel sur toute l'étendue du territoire national, y compris la partie est du pays.
A ce jour, nous avons des personnels temporaires qui sont en formation pour le dernier niveau de formation. Le personnel de Rutshuru est à Goma pour la formation, le personnel de Masisi sont à Saké pour la formation. La Céni est prête à déployer son personnel, même les matériels partout.
Et pour cela, on n’est pas seul dans ce domaine de sécurisation du processus électoral. Il y a aussi le gouvernement qui joue sa partition et donc chacun joue sa partition et nous allons voir comment ça va évoluer. Mais à ce jour, la Céni est prête à déployer son personnel et le matériel.
Qu'est ce qui est mis ou qu'est ce qui est prévu justement pour sécuriser aussi bien l'acheminement des kits que le personnel de la Céni qui est dans ces dans ces zones à sécuriser, est-ce que vous avez un plan commun ou qu'est ce qui est prévu?
Les réunions se poursuivent. Nous avons eu une réunion pour voir comment ça évolue parce que c'est une décision qui ne doit pas être prise par la Céni seule et nous évaluons pour voir comment ça va se passer.
Vous êtes rapporteuse à la Céni, est- ce que vous nous pouvez nous assurer à 100 %? On est quasi certain d'avoir des élections en République démocratique du Congo le 20 décembre 2023 ?
Je vous confirme que nous aurons les élections le 20 décembre 2023.
Je comprends la crainte des parties prenantes, notamment la société civile. Nous avons fait une prolongation dans la première aire opérationnelle de 25 jours, même si il arriverait que dans la troisième aire opérationnelle, on doit prolonger aussi de 25 jours.
La Céni est dans le bon. Nous avons pris le soin, pendant que nous étions en train d'élaborer le calendrier, de garder de la marge pour l'enrôlement.
Au mois d'avril, si vous lisez bien le calendrier, il est prévu un ramassage des matériels des centres d'inscription à l'entrepôt et ce mois d'avril peut être capitalisé pour ces prolongations, notamment pour la partie est de la troisième aire opérationnelle.
Donc même si on prolongeait de 25 jours également pour la troisième aire opérationnelle, nous sommes dans le bon et les élections se tiendront au 20 décembre 2003.
Pour nous, il n'y a pas de crainte. Dès que nous terminons avec l'opération de l'enrôlement, nous allons passer à l'audit du fichier électoral parce que nous sommes en train, à ce jour aussi, de faire de la consolidation des données et aussi des dédoublonnages pour gagner du temps.
Dès qu'on termine avec l'enrôlement, on a l'audit du fichier électoral et, au mois de juin, on a la loi sur la répartition des sièges et rien ne peut nous bloquer, nous avançons.
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A noter : DW Afrique vous proposera le 20 février une émission spéciale consacrée aux élections en RDC. A dix mois de l’élection présidentielle, comment se prépare-t-on sur le terrain? A travers des reportages réalisés par nos équipes et des entretiens avec des experts, nous allons passer en revue les prochains temps forts ainsi que les thématiques phares de ce processus électoral congolais.