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Cameroun, mieux protéger les femmes dans les conflits

Elisabeth Asen
16 décembre 2022

Florence Raes, d’Onu-femmes, appelle l’Etat du Cameroun à faire plus pour assurer la sécurité des femmes, victimes de violences sexuelles, dans les conflits.

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Une réfugiée sud-soudanaise et mère de 32 ans, qui a été violée pendant plusieurs jours par un groupe de soldats, se tient près d'une fenêtre dans un centre pour femmes consacré à la violence sexiste:
Le viol est utilisé dans les conflits comme une stratégie militaire délibérée.Image : Ben Curtis/AP/picture alliance

Florence Raes, la directrice régionale par intérim d’Onu-femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du centre a rencontré les autorités gouvernementales et la société civile pour parler de la promotion des femmes au sein de la société et de l’égalité des sexes. Un autre grand sujet est de mieux protéger les femmes qui sont souvent les premières victimes, notamment de violences sexuelles, dans le conflit qui se poursuit dans les zones anglophones du pays. Et pour cela, l’Etat du Cameroun doit faire plus.

Cliquez sur la photo ci-contre pour écouter l'interview.

Florence Raes :  Nous allons certainement travailler conjointement avec les autorités ! Comme vous le savez, effectivement, les violences sexuelles malheureusement ont toujours fait et font dans de nombreux pays du continent davantage partie de l'arsenal de guerre très cruel utilisé, en tant que viol comme arme de guerre. Donc effectivement, il y a la question de la prévention qui est très difficile dans des contextes vulnérables, et puis il y a la question de l'accès à la justice. Il est effectivement hors de question que l'impunité règne, mais il faut aussi dire qu'en période de conflit, les institutions ont davantage de difficultés à être présentes sur le terrain, donc ceci est l'une des stratégies sur lesquelles nous travaillons à travers la stratégie genre et sur laquelle nous allons continuer à collaborer afin que la démobilisation, la démilitarisation, la déradicalisation, aillent de pair avec une réintégration pas uniquement au niveau civique, politique ou social mais surtout au niveau économique.

Ecouter l'interview réalisée par Elisabeth Asen

DW : A côté de cela, on note également une recrudescence des violences domestiques. Est-ce que le fait que l'Etat du Cameroun n'ait pas véritablement mis en place un cadre répressif, ne dilue pas vos efforts sur le terrain ?

Florence Raes : Non, je ne pense pas. La question de la violence à l'égard des femmes est un défi mondial. Nous venons de sortir de la période de seize jours d'activisme sur la lutte contre les violences faites aux femmes et le bilan qui est fait au niveau mondial est que nous parlons toujours d'une femme sur trois… ce n'est pas exhaustif mais je dirais peut-être qu'on fait un petit peu le bilan de ces seize jours d'activisme. Qu'est-ce qui fonctionne ? Où doit-on investir en tant que communauté internationale pour éradiquer les violences ? C'est quand même la question des normes sociales, la question des mortalités, la question de faire de la violence un tabou et non pas d'une femme violentée un silence. Et là, il y a tout un travail qui est fait au Cameroun avec les leaders traditionnels, les leaders communautaires, les chefs religieux, qui sont les partenaires clés pour véhiculer un discours d'égalité, battre en brèche les stéréotypes genre, qui véhiculent ou sous-tendent la violence.