Cachemire : l'Aïd el-Kebir se déroule pacifiquement
13 août 2019Au Cachemire, la situation est tendue car l’Inde a abrogé, début août, l’autonomie de cette région et a coupé internet ainsi que les réseaux de télécommunication. Les musulmans cachemiris ont quand même pu fêter l’Aïd el-Kebir qui a commencé dimanche dernier.
A Srinagar, la capitale de la moitié indienne de ce territoire, certaines mosquées ont été fermées mais globalement la fête s’est déroulée sans trop de heurts.
Néanmoins, beaucoup de Cachemiris musulmans vivant dans une autre région n'ont pas pu rentrer chez eux.
C'est le cas de Nasir Lone qui est resté à New Dehli et n'a pas pu voyager pour retrouver sa famille.
"L’essence de l’Aïd est de se réunir avec ses proches, d’être présent avec eux, de manger, de parler ensemble – voilà la véritable essence de l’Aïd. Et on nous a privés de ça. Je voulais retourner à la maison mais les seuls messages que j’ai reçus de ma famille étaient de ne pas revenir pour le moment et de rester où je suis."
Wamiqa, une habitante de la région, exprime son désarroi face au black-out imposé par l’Inde :
"Nous voulons dire aux Nations unies de nous aider pour que cette oppression cesse. Nous ne savons pas combien de personnes sont mortes, quelle est la situation ailleurs. Nous n’avons pas de téléphone, aucun contact avec l’extérieur et Modi dit : il y a la paix au Cachemire.
Un conflit qui remonte à 1947
La décision de l’Inde de mettre fin à l’autonomie de la région s’inscrit dans une longue histoire conflictuelle avec son voisin le Pakistan.
Le conflit date de 1947, lorsque l’empire des Indes devient indépendant et est divisé en deux parties, l’une à majorité hindoue, l’Inde, et l’autre à majorité musulmane, le Pakistan.
La question du Cachemire devient alors problématique et la région à majorité musulmane est vite revendiquée par le Pakistan. Mais l’armée indienne intervient. Après cette première guerre indo-pakistanaise, deux autres suivront en 1965 et en 1971.
La tension est remontée depuis la décision prise par le gouvernement indien de refuser à la région son statut particulier qui lui accordait une plus grande autonomie vis-à-vis de New Delhi.
Les tensions récentes ont inquiété la communauté internationale. La Chine et plusieurs pays européens invitent les deux pays, tous deux puissances nucléaires, à la retenue.