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Journée Mandela : les Burundais se souviennent de l'homme

Antéditeste Niragira
16 juillet 2021

Des politiciens du Burundi se souviennent de Nelson Mandela, médiateur lors du processus de négociation politique entre 1998 et 2000. 

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De gauche à droite Pierre Nkurunziza, Domitien Ndayizeya, Nelson Mandela, et Jean Menani, en 2002, à Prétoria.
De gauche à droite Pierre Nkurunziza, Domitien Ndayizeya, Nelson Mandela, et Jean Menani, en 2002, à Prétoria.Image : picture-alliance/AP Photo/J. Prinsloo

Le 18 juillet de chaque année, depuis 2010, le monde célèbre la journée internationale dédiée à Nelson Mandela. Surnommé « le bulldozer » par certains politiciens burundais, l’ancien président sud-africain a joué un rôle déterminant dans la résolution de la crise politico-ethnique au Burundi, des négociations inter-burundaises jusqu’à la signature de l’accord d’Arusha, le 20 août 2000, pour la paix et la réconciliation.

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"N’eut été Mandela, on n’aurait pas eu l’accord d’Arusha. C’est un accord pour chercher la paix et la réconciliation des Burundais. L’accord d’Arusha reste vivant même aujourd’hui", explique l'ancien président de l’Assemblée nationale, Léonce Ngendakumana. 

Celui-ci a rencontré Nelson Mandela pour la première fois en 1999 comme médiateur dans le processus de négociations pour la paix et la réconciliation inter-burundaise. La rencontre se passe à Arusha, en Tanzanie. Et la parole de Mandela l’a marqué.

"Avec Mandela, nous sommes à une phase où les Burundais sont appelés à se réconcilier indépendamment de leurs appartenances politiques, régionales ou claniques. Nous sommes appelés à cohabiter, à partager équitablement ce que notre pays a, à le protéger pour qu’il nous protège lui aussi, tous, sans distinction aucune. Mandela a été notre éclaireur", ajoute M. Ngendakumana. 

Entourés de dirigeants africains et de négociateurs de paix burundais, le président Clinton, au centre, et l'ancien président sud-africain Nelson Mandela  se serrent la main à l'issue de la Conférence de paix sur le Burundi à Arusha, en Tanzanie.
Entourés de dirigeants africains et de négociateurs de paix burundais, le président Clinton, au centre, et l'ancien président sud-africain Nelson Mandela se serrent la main à l'issue de la Conférence de paix sur le Burundi à Arusha, en Tanzanie. Image : picture alliance/AP Images/S. Applewhite

Gaspard Kobako est actuellement le porte-parole d’un parti d’opposition : le Conseil national pour la défense de la démocratie. Ancien affilié aux mouvements politiques armés, le sexagénaire a lui aussi rencontré Nelson Mandela dans le cadre des pourparlers inter-burundais. Il reconnaît que Mandela était une « personnalité exceptionnelle », et il n’oubliera pas son passage au Burundi en 2001.

"Il a fait que l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation puisse voir le jour. Il a dit : "Concluez et signez avec les groupes armés dans un délai tel »… et ce délai a été respecté. C’était un homme sage. Sa deuxième qualité c’est son franc-parler. Mandela était un homme empathique parce qu’en se rendant à la prison centrale de Mpimba il a partagé la douleur avec les prisonniers burundais qu’il a ensuite fait libérer. Sa quatrième qualité c’est que lors de ces négociations il a associé toutes les couches de la population burundaise pour que personne ne soit exclu."

L’accord d’Arusha inspire encore aujourd’hui tous les textes de loi burundais. C’est le plus grand héritage laissé aux Burundais par Nelson Mandela. 

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