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Mariam Sankara : "Je me demande si ce pardon est sincère"

29 juillet 2022

Au Burkina Faso, le pardon de Blaise Compaoré ne convainc pas Mariam Sankara. La veuve de Thomas Sankara sort de son silence et réagit au micro de la DW.

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Mariam Sankara, la veuve de Thomas Sankara
Mariam Sankara doute de la sincérité du pardon de Blaise Compaoré.Image : Getty Images/AFP/A. Ouoba

Si le message de celui qui a dirigé le Burkina Faso durant 27 ans, est salué par certains Burkinabé, il ne convainc pas les proches de Thomas Sankara et de ses compagnons assassinés.

L’épouse de l’ex-président burkinabé, Mariam Sankara sort de son silence et réagit dans une interview exclusive à la Deutsche Welle. Pour elle, Blaise Compaoré aurait pu mieux faire.

"Il aurait dû venir au procès, dire ce qu’il a fait et ce qui s’est passé exactement". Mariam Sankara exige que Blaise Compaoré reconnaisse d’abord le crime et se mette à la disposition de la justice avant tout pardon. Interview de Mariam Sankara à écouter en cliquant sur l’image ci-dessous.

"Il aurait dû venir au procès, dire ce qu’il a fait et ce qui s’est passé" (Mariam Sankara)

Le geste de Compaoré

Mardi (26.07), à la surprise générale, l'ancien président Blaise Compaoré, condamné par contumace à perpétuité pour l'assassinat en 1987 de son prédécesseur Thomas Sankara, a demandé pardon à la famille de ce dernier, mais aussi à l'ensemble du peuple burkinabé pour "les souffrances" endurées pendant ses 27 années au pouvoir.

Dans son message lu par le porte-parole du gouvernement, Blaise Compaoré a appelé les Burkinabè à une union sacrée, à la tolérance, à la retenue, mais surtout au pardon pour que prévale l'intérêt supérieur de la Nation.

Blaise Compaoré, 71 ans, était arrivé au pouvoir en 1987 à la faveur d'un putsch qui avait coûté la vie au président d'alors, Thomas Sankara, icône panafricaine, dont il était l'un des proches amis avant qu'il ne soit tué.

En avril 2022, le tribunal militaire de Ouagadougou l'avait condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son rôle dans cet assassinat, à l'issue d'un procès de six mois.