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Burkina : le discours de Kaboré peine à rassurer

26 novembre 2021

Le président burkinabè a annoncé la formation d’un gouvernement resserré pour combattre les attaques armées.

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Le président Roch Marc Christian Kabore
Image : facebook.com/Presidence.bf
Eddie Komboigo, chef de file de l'opposition
Eddie Komboigo, chef de file de l'opposition Image : Olympia des Maismont/AFP

Le prochain gouvernement qui sera formé aura pour mission principale de "mettre fin aux dysfonctionnements qui saperaient le moral des troupes" engagées dans le combat contre les groupes armés terroristes. Il devra aussi faire preuve de fermeté face à des complicités internes qui existeraient au sein de l'armée, dont la gestion a fait l'objet d'une enquête administrative, selon le chef de l'Etat. Il a  promis des "poursuites judiciaires appropriées".  

Réaction de l'opposition

Mais ces propos semblent ne pas rassurer les acteurs politiques de l'opposition. Eddie Komboigo, chef de file de l'opposition burkinabè explique : "nous, nous n’avons rien vu. Nous lui avons demandé des actes forts et des gestes forts. A sa place, je me serais retenu. J’aurais pris des mesures  pour dire à l’opposition : vous nous avez demandé des mesures fortes, les voici. Je n’ai pas vu de mesures fortes."

Pour Lookman Sawadogo, journaliste et analyste politique, ce discours du président Kaboré n’apporte rien de concret et il faudra attendre la suite : 

"Il aurait pu dire : je dissous le gouvernement, je mettrai un gouvernement qui aura telle coloration ou telle configuration, j'appellerai la société civile, l'opposition et les forces de la diaspora, il aurait pu le dire. Maintenant, le président dit qu'il va le faire les jours à venir donc ça reste un peu comme un discours avec lequel on doit encore attendre pour voir".

A lire aussi : Les raisons de la tension survenue à Kaya contre l'armée française

Lutte contre la corruption

Autre promesse faite par le président Kaboré :  le lancement dès lundi d'une "opération mains propres". Pour Luc Marius Ibriga, de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de Lutte contre la corruption, la sortie du président Kaboré est la conséquence directe de l'attaque djihadiste d'Inata du 14 novembre qui a coûté la vie à 53 gendarmes. Ce drame a créé une onde de choc au sein  de l'opinion :

"Cela appelle véritablement à ce que l'on rentre dans une posture de combat.  Et je crois que les différentes manifestations, la pression de l'opposition commandent que nous prenions conscience, tous ensemble, que notre patrie est en danger et qu'il va falloir qu'on se mobilise pour cela. Je ne sais pas ce que le président va décider par rapport à son gouvernement mais il y a besoin d'un gouvernement de combat qui s'attaque véritablement aux différents problèmes."

Les explications de Bob Barry

Parmi les autres défis à relever par le prochain gouvernement, il y a aussi la gestion du réseau internet dont se serviraient les groupes armés pour coordonner leurs actions dans le pays.  Ainsi depuis quatre jours, sur demande du ministère de la Sécurité, les autorités ont suspendu la connexion internet mobile sur l'ensemble du territoire national. 

Le drame survenu à Inata a provoqué des marches pour dénoncer "l'incapacité" des autorités à faire face à la violence terroriste.

D'autres manifestations étaient annoncées pour ce samedi (27.11) sur l'ensemble du pays pour exiger entre autres la démission du président Kaboré. Mais à Ouagadougou, les autorités municipales ont interdit cette manifestation.