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Le général Diendéré nie être le cerveau du putsch de 2015

Richard Tiéné
27 novembre 2018

Seul à la barre, le général Gilbert Diendéré a commencé à livrer son témoignage hier. Au cours de cette première journée de comparution, il a accusé Isaac Zida l’ancien président de la transition de fin manipulateur.

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"Certains sous officiers ont dit qu'il a commandité le coup d'état" (membre de la partie civile)

Volteface, irresponsable, général félon, les termes pour qualifier la première comparution du Gilbert Dienderé dans le procès du putsch manqué pleuvent. Me Prospère Farama avocat de la partie civile. "Puisqu’il dit je n’ai ni organisé, ni commandité, ni exécuté… Ce que nous retenons d’essentiel c’est son mot de fin. Il nous dit ce qui devait arriver arriva. Donc tout clairement qu’il était prévisible qu’il y aurait un coup d’Etat, que les autorités de la transition serait arrêtées," explique l’avocat de la partie civile. 

Le Général serait-il en contradiction avec ses déclarations prononcées au lendemain de l’échec du putsch ? Son conseil, Me Somé Mathieu n’est pas de cet avis. "Non ce n’est pas en contradiction. Le juge d’instruction a posé toutes les questions aux personnes sensées dire qui a commandité le putsch…" déclare l’avocat du général.

 

La partie civile attend avec impatience la confrontation entre accusés et témoins. "Certains de ses sous-officiers ont clairement dit que c’est lui qui avait commandité le coup d’Etat et qui lui ont rendu compte après exécution," souligne cette personne participant à l’audition. La défense pour sa part se dit sereine et prête pour la confrontation.

Division au sein de l'opinion

Les Burkinabè sont divisés au sujet de ce jugement qui passionne les débats. "Puisqu’il a déjà assumé la responsabilité politique dans les évènements, il s’agit maintenant de sa responsabilité dans les meurtres," souligne cet homme aux abords de la salle d’audition.

"Nous ne voulons pas une justice théâtrale. Nous ne voulons pas non plus une justice de vainqueurs," surenchérit ce passant.

Burkina Faso  Amphiteater der Universität von Ouagadougou
Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

Des propos à caractère xénophobe ont même été révélés à l’audience. Suffisant pour irriter une frange du public. "Ce pays a besoin d’une réconciliation. Il ne faut pas dire et penser à la place de l’autre," fulmine cet homme.

Le grand déballage du Général Diendéré ne fait que commencer. Une des grandes déceptions de procès c’est l’absence d’une des pièces maitresses de cet imbroglio juridico politique : Yacouba Isaac Zida en exil au Canada.

Le juge d’instruction a retenu contre le Général Gilbert Diendéré plusieurs chefs d’accusation dont l’atteinte à la sûreté de l’Etat, la trahison, le meurtre. Il encourt de lourdes peines.