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Burkina Faso : la junte reçoit une mission de l’UA

Charles Bako
26 juillet 2023

La mission d’évaluation du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine a pour but d'échanger sur l'agenda de la transition, la situation sécuritaire et humanitaire du Pays.

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Photo du capitaine Ibrahim Traore assit, entouré de deux gardes du corps
Le Burkina Faso, depuis un premier coup d'état survenu en janvier 2022, suivi huit mois plus tard par un second, a été suspendu des instances de l'UA.Image : AA/picture alliance

Alors que le président Béninois Patrice Talon est attendu au Burkina Faso pour renouer le dialogue et pour s’assurer que la charte de la transition sera respectée, déjà, une mission d’évaluation du Conseil paix et sécurité de l’union africaine séjourne à Ouagadougou depuis samedi (22.07). La mission est forte de 31 membres et est conduite par l’ambassadeur Mohammed Lamine Thiaw.

La mission a échangé tour à tour avec l’exécutif burkinabé, l’Assemblée nationale, les corps diplomatique et les représentants de l’Union africaine au Burkina Faso. L’objectif étant de s’assurer que les militaires au pouvoir se focalise véritablement sur les objectifs de la transition, notamment le respect de l’agenda de la transition défini dans la charte de la transition en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.

Manifestaion contre la Cédéao à Ouagadougou.
Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ont été suspendus des organes décisionnels de la Cédéao, après les prises de pouvoir par des militaires.Image : Kilaye Bationo/AP/picture alliance

Prendre en compte les priorités de la transition 

De l’avis de certains Burkinabé, cette mission d’évaluation de l’Union africaine doit respecter la priorité des autorités de la transition qui est d’abord la reconquête du territoire national.

"S’ils prennent en compte les priorités de la transition qui sont la révolution burkinabé, l’indépendance pure et simple du Burkina, nous croyons qu’on pourra faire chemin ensemble. Au cas contraire, nous, on va épauler notre président à réussir son projet. Je doute", affirme Sidi Mohamed membre du mouvement les " Patriotes du Nord ", une organisation de la société civile basé dans le nord du Burkina. 

Mais les membres du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine ont expliqué que la mission s’intéresse plutôt aux préoccupations des Burkinabé qui sont la lutte contre les groupes armées terroristes, le retour de la paix et la feuille de route de la transition.

Mohamed Lamine Thiaw, président tournant du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine, a fait savoir que les échanges ont été ouverts avec le président de la transition Ibrahim Traoré.

"Nous avons essayé d’expliquer les objectifs de notre mission qu’il a bien compris. Durant nos échanges, il a bien voulu apporter sa contribution en nous expliquant un peu la situation qui prévaut dans le pays et donc ses priorités. Les échanges ont été assez fructueux et il y’a eu une approche consensuelle. "

Une peinture murale à Ouagadougou, au Burkina Faso, sur laquelle s'est écrit "restons vigilants et mobilisés".
Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda.Image : AP/picture alliance

L’autre attente des citoyens burkinabé, c’est "surtout la levée des sanctions qui pèse sur notre pays. Quoi qu’on dise, il y’a la transition mais, il y’a également le peuple. Cette mission nous serait bénéfique si après évaluations, elle nous permet de lever toutes les sanctions possibles", ajoute Ablassé Kabré, instituteur.

Yahya Zoungrana, ex député sous la bannière du congrès pour la démocratie et le progrès CDP, attend pour sa part, des recommandations du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine sur l’agenda de la transition.

" Nous attendons de ces concertations de l’Union africaine qu’un des objectifs de la charte de la transition, vous savez que la charte a six objectifs et le dernier des objectifs c’est l’organisation des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Et cela suppose que les conditions soient remplies et parmi ces conditions il y’a nécessairement le problème de sécurité et d’ailleurs qui est l’objectifs numéro 1 de la transition indiquée dans la charte."

Il faut retenir que le premier ministre Burkinabé a dressé le 30 mai dernier un bilan gouvernemental plutôt positif de la transition