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Burkina Faso : la population de Djibo se sent abandonnée

La rédaction francophone
23 juillet 2024

Les habitants de cette ville du nord du pays ont manifesté samedi dernier pour dénoncer l'incapacité de la junte à sécuriser la région. Les autorités militaires gardent le silence sur ce mouvement d'humeur.

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Une femme transporte de l'eau dans Djibo
En 2012, la ville de Djibo comptait près de 29.000 habitants, soit la moitié de l'ensemble du départementImage : Sam Mednick/AP Photo/picture alliance

Les habitants ont exprimé leur colère à la suite des attaques terroristes qui auraient eu lieu dans les 23 villages que compte le département de Djibo.

Cette grogne sociale n’a été relayée ni par les radios ni les télévisions burkinabè. 

Dimanche, les militaires burkinabè affirment avoir déjoué une attaque dans la localité de Djibo. Ces derniers sont en alerte après avoir reçu une information du service des renseignements burkinabè sur une probable nouvelle attaque dans la région. 

Celle-ci pourrait viser la mine de Taparko et les positions de l’armée sur l'axe Kaya, Dori, Tougouri et Pissila. 

Des relais de communication détruits

Ceux qui ont participé à la manifestation de Djibo ont notamment mis en cause le capitaine Ibrahim Traoré qui avait promis, juste après son putsch, de protéger tous les habitants du Burkina Faso.

Selon des témoignages recueillis sur place à Djibo, il est même difficile de parcourir une distance de quelques kilomètres autour de la villesans se faire attaquer.

Médecins sans Frontières à Djibo
Djibo a déjà eu recours à l'aide humanitaireImage : MSF/Nisma Leboul

Les habitants déplorent aussi l’absence de réseaux de téléphonie mobile. Djibo ne doit pas disparaître, alertent-ils.

Les groupes armés détruisent en effet les pylônes du réseau de téléphonie mobile. Un militaire contacté sur place explique qu’il n'a pas pu joindre ses proches depuis plusieurs jours.

Une localité isolée

Les habitants de Djibo sont par ailleurs confrontés à une flambée des prix des denrées de première nécessité.

Inoussa Ouédraogo (un nom d’emprunt) explique qu’un seul oignon est désormais vendu à 250 francs CFA, alors qu’il coûtait 25 ou 50 francs CFA il y a peu. Même chose pour le cube Maggi qui est passé de 25 francs CFA à 100 francs CFA.

Cette hausse des prix s’explique par l’isolement de la localité. A Djibo, le dernier ravitaillement date de six mois. 

A ce jour, les autorités militaires qui gèrent le pays n’ont pas réagi à cette grogne de la population. L'armée burkinabè se contente de répéter que les opérations de reconquête du territoire se poursuivent.