Bruxelles signe un petit chèque aux pays pauvres
11 décembre 2009Ces jours-ci, Bruxelles ressemble un petit peu au téléthon. Critiqués pour leur manque de générosité financière face aux enjeux climatiques, les dirigeants européens sont finalement tous en train de rivaliser dans leurs annonces et le montant du chèque qu'ils seraient prêts à signer.
Les Français et les Britanniques se sont mis d'accord sur une somme de 1,6 milliards d'euros qu'ils verseront, sur trois ans, aux pays pauvres. VoCe qui fera environ 800 millions d'euros pour chacun. La Suède avait donnée l'exemple en annonçant la même somme, toujours sur cette période 2010-2012. L'Allemagne a aussi affirmé qu'elle serait prête à signer le même chèque. En tout et pour tout, cela constituerait une somme de quelques deux milliards d'euros sur trois ans. "L'Union européenne a désormais un mandat et un position forte pour les négociations de Copenhague. L'Europe est toujours leader sur le climat, espérons désormais que les autres vont nous suivre dans cette voix"´, a déclaré Fredrik Reinfeldt, le Premier ministre suédois qui occupe jusqu'à la fin du mois la présidence tournante de l'Union européenne.
Goutte d'eau
Toutes ces grandes annonces sont évidemment destinées à prouver que l'Europe parle d'une seule voix, destinées aussi à faire oublier en vérité les disputes qu'il y a eu et qui existent encore entre les états membres, lesquels ne se précipitent pas pour signer de gros chèques, surtout en période de crise où les budgets sont serrés.
Enfin, il faut tout de même rappeler que ces chiffres ne sortent pas d'un chapeau. Il y a trois mois, la Commission européenne avait estimé à 100 milliards d'euros par an le montant de l'aide à accorder aux pays pauvres pour lutter contre le changement climatique. 100 milliards d'euros en comptant certes les contributions publiques et privées. Ces dernières pouvant selon les estimations représenter la moitié de ces cent milliards.
L'Europe, qui représente grosso modo un tiers des émissions de gaz carbonique dans le monde, annonce donc qu'elle est prête à prendre à sa charge à peine 2% de l'aide à accorder aux pays en voie de développement. Une goutte d'eau qui ne va pas forcément éteindre l'incendie climatique.
Auteur :Jean-Michel Bos
Redaction : Philippe Pognan